jeudi 30 décembre 2021

Le FRAGON

 

LE FRAGON : ruscus aculeatus

                            Famille : liliacées

                            Noms communs : fragon épineux, fragon piquant, petit houx, faux houx.

C'est une plante comestible mais qui n'a qu'un faible intérêt culinaire (un peu comme la fougère aigle)

Description : sous arbrisseau de 30-80 cm, d'aspect caractéristique, à feuillage épineux et persistant.



Tiges : dressées, nues à la base et très rameuses vers le haut, vert foncé, striées dans la longueur, formant une touffe dense à l'intérieur desquelles se trouvent les jeunes pousses à ramasser : ces dernières sont violet foncé et luisantes.

Feuilles : réduites à des écailles membraneuses, remplacées par des rameaux aplatis, des fausses feuilles appelées « cladodes ». La particularité de ces cladodes est qu'elles portent les fleurs puis les fruits. Elles sont vert foncé, coriaces et rigides, alternes, sessiles, ovales et terminées en pointe piquante, à surface veinée de stries parallèles.

Fleurs : très petites, verdâtres, munies d'un court pédoncule partant un peu au-dessous du milieu de la face du cladode, solitaires ou par deux.

Floraison : hiver, printemps.

Fruits : baies globuleuses, rouge vif qui contiennent une à deux grosses graines jaunes.

Partie souterraine : rhizome oblique et rampant, noueux, de couleur grisâtre.

Principaux caractères d'identification : aspect, buisson touffu à « feuillage » persistant et piquant, fleurs sur les cladodes, fruits rouges.

Culture : le fragon est souvent planté pour l'ornementation.

Cueillette : jeunes pousses en mars-mai.

Les pousses doivent être cueillies lorsqu'elles se cassent facilement entre les doigts (comme les fougères aigles). Plus tard, elles sont trop ligneuses pour être consommées.

Habitat : bois, haies, même en terrain sec et calcaire, jusqu'à 700 m d'altitude.

Presque toute la France, Suisse, Belgique, presque toute l'Europe ;

Autres espèces du genre en Europe : 2 dont 1 en France : le ruscus hypoglossum L, rencontré uniquement dans le Var, autour d'Hyères, fréquent dans le sud et l'est de l'Europe.

Confusions possibles : éventuellement avec l'espèce précédemment citée mais trop rare dans nos régions pour qu'une confusion existe réellement ; il ne faudrait d'ailleurs pas la ramasser vu sa rareté.

Utilisations alimentaires : les jeunes pousses d'un beau violet foncé et fragiles comme du verre peuvent être ramassées et consommées à la façon des asperges, cuites à l'eau et servies avec une sauce ou éventuellement mangées crues. Elles sont amères, sucrées et aromatiques ; la cuisson les adoucit.

Composition : le rhizome renferme une huile essentielle, une résine, des saponines, des sels de potasse et de chaux, des hétérosides stéroliques.

Propriétés médicinales : le rhizome est vasoconstricteur du système veineux (plus actif que le marron d'Inde) : il est peut-être le plus puissant vasoconstricteur naturel connu ; il est aussi désinfectant, anti-œdémateux, diurétique urique.

Toxicité : les fruits du fragon peuvent, du fait de leur teneur en saponines, provoquer des troubles digestifs et l'hémolyse (altération des parois des globules rouges, ce qui libère l'hémoglobine)

Si cette plante comestible a peu d'attraits culinaires, elle est très intéressante en phytothérapie et demande donc l'avis de spécialistes.

Le fragon est utilisé depuis des temps très anciens : Dioscoride, dans l'Antiquité célébrait déjà ses vertus diurétiques. Il est très connu aujourd'hui pour son efficacité dans le traitement des varices, des hémorroïdes et en cas de troubles de la circulation veineuse.

Le rhizome du fragon entre, avec les racines de persil, d'ache, d'asperge et de fenouil, dans la préparation du sirop des 5 racines utilisé en médecine pour ses vertus apéritives.

Autre utilisation : vous pouvez utiliser le fragon en décoration une bonne partie de l'hiver mais attention, elle pique !

N'utilisez cette plante de façon personnelle que pour l'ornement car elle peut être toxique même à petite dose.

Pas de recettes proposées : seules les jeunes tiges cassantes et violet foncé peuvent être dégustées comme les asperges sauvages et les crosses de fougères aigle.

Attention, retour à l'article précédent : un oubli s'est glissé dans la recette du « gâteau potiron-noisettes » : j'ai oublié de mentionner le sucre : 200 g de sucre ou 75 g de sucre blanc et 80 g de sucre de coco : cet oubli a été corrigé ! Merci à Suzanne de me l'avoir signalé !

Je vous propose 3 nouvelles recettes :

Dans la rubrique plaisirs divers d'hiver :

1. Biscuits sans farine

2  Spéculoos (ma recette)

3. Bavarois aux spéculoos et à la chicorée.

Voilà, ces quelques nouvelles recettes pour vous occuper durant ces jours humides : des réalisations culinaires qui vous vous permettront peut-être de découvrir des saveurs et qui réjouiront vos papilles !

 

A tous et toutes, je souhaite une belle année 2022 : il suffit de presque rien pour découvrir autour de nous une multitude de trésors gratuits : un sourire, même derrière le masque, un bonjour, un oiseau à la mangeoire, un bourgeon bien caché sous son écaille, une fleur de givre, un coin de ciel bleu, un lever ou coucher de soleil…regarder autour de soi et découvrir que nous ne sommes pas seuls ! Partageons, échangeons, donnons, ouvrons notre cœur et la vie sera plus belle !

lundi 13 décembre 2021

Le COLCHIQUE

 

LE COLCHIQUE. Colchicum automnale

                                   Famille : liliacées

                                    Noms communs : tue-chien, narcisse d'automne

Plante toxique : 3 cg entraînent la mort

Description : plante vivace de 10-40 cm, glabre, donnant de jolies fleurs en automne, ses feuilles et ses fruits au printemps de l'année suivante.



Feuilles : dressées, larges et lancéolées, longues (20-40 cm de long) groupées par 4 ou plus autour du fruit.

Fleurs : grandes, à divisions oblongues de 5-7 cm au-dessus du tube allongé, rose lilas, entourées dans le bas de gaines membraneuses, solitaires ou réunies par 2-5.

Floraison : août-octobre. La variété « colchicum vernale » fleurit au printemps.

Fruits : capsules obovales de la taille d'une noix, apparaissant avec les feuilles en avril-juin de l'année suivante.

Partie souterraine : bulbe solide entouré de tuniques minces et brunâtres.

Principaux caractères d'identification : fleurs, feuilles entourant le fruit, période de présence différente des fleurs et des feuilles.

Culture : le colchique est parfois cultivé comme plante ornementale.

Autres espèces du genre en Europe : 22 dont 4 en France et 1 en Suisse.

La plupart de ces espèces sont moins fréquentes et la répartition géographique beaucoup plus restreinte que le colchique d'automne.

Toutes les espèces sont violemment toxiques.

Confusions possibles : par les fleurs, avec le crocus dont aucun n'est considéré comme comestible dans nos régions. Les colchiques ont 6 étamines alors que les crocus qui appartiennent à la famille des iridacées n'en ont que 3. (crocus sativus est cultivé pour ses étamines qui, une fois séchées donnent le safran)

Par les feuilles, une confusion pourrait être possible avec des ails ou des poireaux sauvages d'aspect souvent semblable. Il sera facile de les en distinguer rien qu'en froissant les feuilles car le colchique est inodore.

Toxicité : toutes les parties du colchique d'automne sont violemment toxiques. Il en est probablement de même chez les autres espèces. L'ingestion de la plante produit des troubles digestifs, cardio-vasculaires, nerveux et respiratoires, généralement très graves et fréquemment mortels. Le bétail est souvent intoxiqué : une quantité de feuilles représentant 0,1% du poids de l'animal suffit à le tuer.

Composition : les colchiques renferment de très puissants alcaloïdes, principalement la colchicine.

Propriétés médicinales : la colchicine s 'emploie comme diurétique, analgésique, anti-inflammatoire, antigoutteux, antiviral, excitant des sécrétions hépatiques et intestinales. La plante entière serait trop délicate à utiliser.

Contre les cors aux pieds, mettre une poignée de feuilles de colchiques dans la chaussure et marcher le plus possible ce jour-là : ce serait un remède radical !

Vu sa grande toxicité, n'utiliser cette plante que sur prescription médicale.

Aucune recette pour cette plante bien sûr, mais quelques recettes de saison.

 

  1. Avec des noisettes : gâteau potiron, noisettes et amandes
  2. Avec des châtaignes : penne aux châtaignes et canard fumé,     gâteau des 3 arbres

 Deux nouvelles recettes à retrouver dans « Plaisirs divers d'hiver » :

                  Pâte à génoise (ainsi que la variante biscuit de Savoie).

                  Crème au beurre.

Ces deux dernières recettes peuvent vous permettre de fabriquer votre bûche de Noël.

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Je termine ce petit article en tirant un grand coup de chapeau à PIERRE RABHI décédé la semaine dernière, je le respecte grandement pour son action et ses réflexions riches de sens. Continuons de nous en inspirer pour aider notre si belle planète.

Ma phrase du jour est tirée de son livre « Vers une sobriété heureuse ».

 Face à « toujours plus » indéfini qui ruine la planète au profit d'une minorité, la sobriété est un choix conscient inspiré de la raison. Elle est un art et une éthique de vie, source de satisfaction et de bien être profond.


mardi 23 novembre 2021

La BOURDAINE

 

Voici encore une plante toxique, cousine de la précédente.
Donc, pas de recette avec ces plantes mais par contre, 
je vous ai  ajouté quelques recettes de base placée dans la rubrique "plaisirs divers...". (voir en bas de page).


LA BOURDAINE.   Frangula alnus         Plante toxique.


                                  Famille : rhamnacées

                                  Noms communs : bourgène, aune noir

Description : arbrisseau glabre, 2-6m, remarquable par son écorce, ses feuilles, ses fruits.



Tronc : à écorce grise, pourpre à l'intérieur, tachetée de nombreuses lenticelles claires, à rameaux très souples.

Feuilles : alternes, pétiolées, largement ovales ou elliptiques, entières ou un peu sinuées, à 7-9 paires de nervures parallèles très saillantes en dessous, vertes, peu luisantes en dessus, très luisantes en dessous.

Fleurs : petites, verdâtres, à 5 pétales ovales, aigus. Réunies par petits groupes à l'aisselle des feuilles.

Floraison : avril-juillet

Fruits : globuleux, 6-10mm, d'abord verts puis rouges, enfin noirs à maturité, au mois d'août.

Principaux caractères d'identification : écorce tachetée, feuilles à nombreuses nervures parallèles, fruits.


Autres espèces du genre en Europe : 2, aucune dans nos régions.

Confusions possibles : avec les cerisiers sauvages à fruits noirs tel le merisier à grappes (prunus padus) mais les feuilles des cerisiers sont nettement dentées.

Habitat : haies, bois humides, tourbières, landes, presque toute la France, Suisse, Belgique, presque toute l'Europe, altitude, 1800M max. commun sauf Midi.

Toxicité : l'écorce fraîche et les fruits frais juteux et légèrement sucrés sont émétiques et cathartiques.

L'utilisation de l'écorce fraîche à des fins médicales a occasionné des troubles digestifs. Pour être utilisée, elle doit sécher au moins 1 an.

Composition : la bourdaine renferme des composés anthracéniques (principalement dérivés de l'amodol), franguline, gommes, mucilages, acide chrysophanique.

L'écorce contient aussi des hétérosides cyanogénétiques et du mucilage. Le séchage élimine les effets de ces composants.

Propriétés médicinales : l'écorce séchée est utilisée comme laxatif non irritant et cholagogue. Les fruits séchés sont parfois employés comme laxatif dans l'est de l'Europe.

En usage externe, compresses de teinture mère (1 c à c dans 1 verre d'eau) contre gale et teigne ainsi que pour plaies atones.

En conclusion : bourdaine et nerprun appartiennent à la même famille et sont très proches tant par leur aspect végétal que par leurs composants. Les fruits brillants pourraient attirer les enfants et causer de gros problèmes au niveau digestif. C'est pour cette raison que j'ai décrit ces espèces toutes deux toxiques. 

Je ne conseille pas son utilisation car les dosages sont très importants et je n'ai aucune connaissance suffisante dans le domaine médical. Référez-vous aux spécialistes, c'est indispensable !


Autres utilisations : le bois jaune et dur servait jadis, après carbonisation, à la fabrication de poudre noire (poudre de chasse). Il convient également pour la fabrication des fusains à l'usage des dessinateurs. 

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Je vous propose quelques recettes qui n'ont rien à voir avec la plante du jour mais qui me permettront de répondre à quelques demandes.

 

                  Je vous propose des recettes de pâtes : 2 pâtes brisées

                                                                                    2 pâtes sablées

                                                                                    2 pâtes sucrées

Ces pâtes sont  utilisées pour quiches et tartes diverses.

Vous trouverez ces recettes en cliquant sur l'onglet « Plaisirs divers d'hiver » où vous avez 4 rubriques. 

Vous choisissez la rubrique 2 et vous trouvez les recettes.


dimanche 14 novembre 2021

Le NERPRUN

 

Vous constaterez que j'ai traîné beaucoup avant de vous concocter cet article mais vu le temps automnal très agréable, je n'ai pas résisté à l'appel de la forêt, du jardin et du spectacle lumineux et coloré de la nature en général ! C'est gratuit et ça fait un bien fou !

Pour me faire pardonner je vous offre simultanément :

Merci pour votre participation et ce moment de bonheur partagé avec vous tous, toujours très enthousiastes et curieux de nature et de saveurs nouvelles.


  •  Les recettes réalisées lors de notre dernière balade de cette saison :

Avec des châtaignes : soupe potiron châtaigne

Avec des noisettes : petits gâteaux aux noisettes

                               bûche pralinée

Avec des noix : tarte crumble aux pommes

                          tarte aux noix et à la confiture de groseilles

                          carott cake

Avec des cenelles (fruits de l'aubépine) : cuir de cenelles

La recette des galettes à la poudre de mûres est déjà sur le blog.


  • La découverte d'une nouvelle plante - toxique hélas - les nerpruns.

Arbuste à petits fruits toxiques.


Le nerprun     Rhamnus catharticus.

                         Famille : rhamnacées

                         Noms communs : nerprun épineux, nerprun purgatif, épine de cerf, bourg- épine

Description : arbrisseau épineux, dioïque, de 2-5m, peu remarquable



Tronc : à rameaux opposés, épineux, d'un brun noirâtre, les jeunes rameaux sont pubescents.

Feuilles : réunies en grappes sur les anciens rameaux, presque opposées sur les jeunes, pétiolées, assez larges (2-3cm), bordées de petites dents, présentant 3-4 paires de nervures secondaires tendant à converger au sommet de la feuille.

Fleurs : petites, jaune verdâtres, à 4 pétales aigus, réunies en grand nombre à l'aisselle des feuilles, les mâles et les femelles sur des pieds séparés.

Floraison : mai-juin

Fruits : globuleux, 6-8mm, vertes puis noires à maturité (en août, septembre)

Principaux caractères d'identification : arbuste épineux, feuilles largement ovales à nervures marquées, fruits.

Autres espèces du genre en Europe : 12 dont 5 en France et 3 en Suisse.

Deux espèces épineuses se rencontrent dans les lieux arides du Midi de la France (rhamnus infectoria L et rhamnus saxatilis L). Deux espèces non épineuses poussent en montagne (r. pumila Turra et r. alpina L). Une espèce non épineuse à feuilles coriaces (r. alaternus L) croît sur les coteaux calcaires du Midi et du Centre Ouest.

Toutes sont à considérer comme étant toxiques.

Confusions possibles : avec le cerisier à fruits noirs, le cerisier à grappe (prunus padus L) et surtout avec le cerisier mahaleb (ou bois de Sainte Lucie) (prunus mahaleb) dont les feuilles ressemblent à celles du nerprun purgatif mais contrairement à ce dernier, ils ne sont pas épineux.

Le nerprun des Alpes (rhamnus alpina) leur ressemblerait davantage mais ses feuilles ont 10-15 paires de nervures alors que celles du cerisier mahaleb n'en ont pas plus que 6.

Toxicité : les fruits frais des différentes espèces sont émétiques et cathartiques. Il en est de même pour l'écorce fraîche.

Composition : les nerpruns renferment des composés anthracéniques (rhamna cathartine).

Les feuilles sont extrêmement riches en vit. C (1000 mg pour 100 g, soit 20 fois plus que le citron) mais il n'est pas certain qu'elles soient comestibles.

Propriétés médicinales : les fruits séchés étaient jadis utilisés comme laxatif, diurétique et dépuratif. Leur effet est si violent qu'il vaut mieux s'en abstenir.

L'écorce séchée était également utilisée mais après 2 ans de séchage.

L'infusion des feuilles séchées était indiquée pour arrêter la lactation (info trouvée dans le livre phytothérapie Dr. J. Valnet)

Autres usages : on extrayait des graines deux teintures : l'une jaune, l'autre verte qui ont servi à teindre les tissus ; ce sont des couleurs qui « tiennent » et ne passent pas au lavage ni au soleil. Certains peintres s'en servent encore pour obtenir des coloris rares que la chimie ne peut leur fournir.

La plante est toxique donc je n'ai aucune recette à vous proposer.


samedi 25 septembre 2021

Le RAIFORT

LE RAIFORT. Armoracia rusticana

                           Famille : Brassicacées

                           Noms communs : cranson de Bretagne, cran des Anglais, radis de cheval, moutarde des Allemands, moutarde des moines, moutarde des capucins. 

Description : grande plante vivace et vigoureuse, de 60-120 cm, glabre dans toutes ses parties et stolonifère.



Tiges : rameuses vers le haut, creuses, sillonnées sur toute la longueur, n'apparaissant pas tous les ans.

Feuilles : de plusieurs sortes, les premières à apparaître au printemps sont petites, réduites aux nervures et pectinées. Celles qui poussent ensuite sont très grandes (40 cm sur 12-15 cm), longuement pétiolées, à limbe ovale, lancéolé, finement denticulé sur les bords vert foncé. Les feuilles du long de la tige sont plus allongées.

Fleurs : petites, blanches, à 4 pétales en croix, disposées en une ample panicule, très odorantes.

Floraison : mai-juin

Fruits : petites silicules globuleuses, généralement stériles, portées par un long pédoncule.

Partie souterraine : grosse racine pivot, cylindrique, charnue, divisée, jaune brunâtre à l'extérieur, blanche à l'intérieur.

Principaux caractères d'identification : très grandes feuilles à saveur de chou piquant.

Autres espèces du genre en Europe : une autre espèce croît dans le centre du bassin du Danube.

Confusions possibles : aucune vu la taille de ses feuilles. Si besoin est, leur saveur confirmera le diagnostic.

Récolte : racines, feuilles, presque toute l'année. Les racines se prélèvent de préférence sur les plantes de plus d'un an ; on prendra soin d'en laisser en terre pour perpétuer la plante.

Habitat : bords des chemins et des eaux (fossés, berges des rivières, bords des étangs), décombres.

Originaire du sud-est de l'Europe, autrefois cultivée comme plante condimentaire.

Son nom vient de l'ancien français raïs « racine » renforcé par l'adjectif fors « piquant, âcre », à la fois pour qualifier sa saveur piquante et ses dimensions respectables. Ne pas confondre « le raifort » avec le « raifort des parisiens » qui n'est autre que le radis noir.

Se retrouve en France, Suisse, Belgique et presque toute l'Europe.

Utilisations alimentaires : la racine du raifort a un goût brûlant proche de celui de la moutarde, mais encore plus violent. On l'utilise comme condiment depuis l'Antiquité, mais c'est surtout dans les pays germaniques et anglo-saxons qu'on l'apprécie.

La racine s'emploie généralement fraîche, râpée. Il faut faire attention à ne pas inhaler l'essence violemment irritante qui s'en dégage.

Pour la conserver, on la recouvre de vinaigre dans un bocal. Elle peut aussi être séchée puis pulvérisée.

Râpé ou préparé en sauce, souvent avec de la crème fraîche, le raifort accompagne traditionnellement les potées, les viandes bouillies, les céréales. On en aromatise la mayonnaise et les sauces à salade.

Les feuilles ont une saveur de chou piquant : on peut les consommer crues lorsqu'elles sont jeunes, en addition aux salades. Plus tard, on pourra les faire cuire comme légume ou en soupe : leur amertume est souvent prononcée.

Composition : le raifort renferme un hétéroside sulfuré donnant par hydrolyse une huile essentielle âcre, proche de l'essence de moutarde. Il est riche en protéines, en vitamine C (plus que le citron) et en sels minéraux.

Propriétés médicinales : le raifort est la meilleure et la pire des choses : à petites doses, il dynamise l'organisme et notamment le système digestif. La plante est stomachique, diurétique, expectorante et antiscorbutique.

Toxicité : à dose massive, il dynamite l'organisme. En quantités exagérées, le raifort devient irritant et rubéfiant. Son essence est vésicante et toxique. La manipulation fréquente de la racine, chez les professionnels par exemple, peut provoquer des troubles graves. Il est utile de se protéger les mains pour la manipuler. 

Je vous propose quelques recettes de marraine Bobette en cliquant sur ce lien.

mardi 24 août 2021

BALADE DE LA RONCE

 Cet article vient en complément de celui paru en 2014 : "La ronce ou le mûrier".

Quel bonheur de se retrouver pour une sortie nature, la première depuis 13 mois ! Pour saluer l'instant, la pluie s'est arrêtée pour nous permettre de marcher un peu et de redécouvrir berce, angélique, campanule gantelée, armoise, menthe sauvage, potentilles, mélilot sans oublier la ronce très abondante dans la coupe forestière. Cette coupe à blanc, réalisée il y a 2 à 3 ans nous a permis d'observer les espèces colonisatrices qui repoussent spontanément : bouleaux, noisetiers, fougères aigle et ronciers denses et nombreux. Ces différentes espèces ont déjà fait l'objet de précédents articles mais j'aimerais approfondir l'observation de la ronce.

Ronce commune : rubus fruticosus    Famille : rosacées

Plante ligneuse, buissonnante, à tiges pentagonales (5 côtés) remplie de moëlle (comme les tiges du sureau)

Floraison : mai-septembre

Récolte : jeunes rameaux : avril-août

                feuilles : mai-octobre

                fruits : juillet-septembre

Multiplication : semis, stolons (comme les fraisiers), marcottage (développement de racines sur les jeunes tiges posées sur le sol) drageons (pousse nouvelle se développant sur les racines) et bouturage.

Utilisations :

1.      En cuisine : mûres cuites ou crues pour réaliser tartes, gâteaux, gelées, sorbets, sirops.

         jeunes pousses et feuilles pour des infusions très parfumées.

2.      Vannerie : en association avec la paille pour fabriquer claies et paniers.

3.      Teintures végétales : feuilles et tiges pour des nuances de gris

             Fruits pour une teinte mauve (peu stable)

4.      Médecine : remède contre toux et maux de gorge.

             Jeunes pousses et feuilles en décoction pour bains de bouche, aphtes et petites plaies à nettoyer.

              Les feuilles sont astringentes, hypoglycémiantes

              Le jus de mûres est astringent et dépuratif.

Autres espèces du genre en Europe : 77 dont 55 en France, 27 en Suisse et 32 en Belgique. Je vous en cite quelques-unes :

Ronce bleue (rubus caesium) à tiges rondes, plus courtes, épines molles, fruits bleutés couverts de pruine, moins de drupéoles et fruits plus sucrés.

Ronce des rochers : massifs montagneux, fruits rouge vif

Ronce naine des tourbières : tourbières et marais jusqu'à 1400 m.

Ronce arctique : landes, lieux herbeux jusqu'à 1100 m.

Ronce hérissée : forêts humides

Ronce à feuilles d'orme : garrigues, maquis

sans oublier le framboisier qui est aussi une ronce.

Toutes sont comestibles.

Composition : feuilles : tanins, vit.C, acides organiques

                       Fruits : vit. A et C, sucre, pectine, tanins, acides organiques, sels minéraux.

La mûre est une drupe qui se mérite car il est entièrement recouvert d'aiguillons : ces aiguillons sont des poils qui se développent en saillie sur les tiges et les feuilles et deviennent durs et rigides. La présence des épines répond à 2 préoccupations de la plante : se protéger des prédateurs et conquérir de l'espace. Le mûrier donne des fruits sur les rameaux de l'année dernière : il faut donc 2 ans aux pousses pour porter les fruits tant appréciés de la faune sauvage et des humains.

En conclusion : n'hésitez pas à faire provision de mûres même si, cette année 2021, elles sont tardives et voudraient tellement profiter du soleil (comme nous) et n'oubliez pas de récolter des feuilles et jeunes pousses pour des tisanes délicieusement parfumées (Pour les recettes voir ronce et tisanes).

Nouvelles recettes réalisées lors de la dégustation de ce dimanche 22/08/2021 :

Pour les retrouver sur le blog, voir « les recettes de marraine bobette » et cliquer sur la plante utilisée.


1.      Reine des prés : crème brûlée à la reine des prés (cette fois nous avons utilisé le romarin)

2.      ronce : mûrier et 2 recettes de vinaigre de mûres

3.      mélilot : œufs au lait à la vanille sauvage

4.      noix : galette charentaise

5.      mélisse : bavarois yaourt à la mélisse, sauce abricot

6.      menthe : galettes multi-légumes, sauce yaourt à la menthe.



jeudi 29 juillet 2021

Information pratique

J'en suis désolée mais le service d'annonce automatique de parution d'un nouvel article va disparaître d'un jour à l'autre. Ceci est donc probablement le dernier message que vous recevrez par ce biais.

Nous n'avons malheureusement pas su récupérer les adresses des abonnés à ce service.

Aussi je vous propose, si vous êtes intéressé(e) par une annonce des mises à jour de ce blog, de m'envoyer un mail à l'adresse suivante : newsbonnesacroquer@gmail.com.

Nous nous ferons un plaisir de vous signaler toute modification au blog; mais ce sera fait manuellement donc avec risque d'oubli ou d'erreur humaine.

A bientôt.

LE CRESSON

 

LE CRESSON.       Nasturtium officinale

                                  Noms communs : cresson de fontaine, santé du corps.

                                  Famille : brassicacées

Description : plante vivace aquatique de 20-60 cm de hauteur, glabre dans toutes ses parties, à saveur forte et piquante très caractéristique, formant de belles colonies.



Tiges : jusqu'à 2m de long, rampant dans la vase ou à la surface de l'eau et redressées vers l'extrémité, molles, creuses, portant çà et là de petites racines adventives blanches.

Feuilles : alternes, découpées en 5-7 folioles arrondies distantes les unes des autres, dont la terminale, largement ovale, est nettement plus grande, vert foncé, luisantes.

Fleurs : petites, à 4 pétales blancs en croix, groupées en inflorescence au sommet des tiges.

Floraison : juin- septembre.

Fruits : siliques un peu recourbées portant de petites graines disposées sur 2 rangs dans chaque loge.

Récolte : plante entière, d'avril à novembre. Les feuilles se ramassent généralement avant la floraison mais on peut aussi cueillir lorsque fleurs et fruits sont présents ; la récolte peut donc se faire pendant toute la durée de vie de la plante. La couper au-dessus des tiges flottantes portant des racines adventives pour que la plante continue à se développer : l'arracher à la vase lui nuirait.

Habitat : eaux courantes, ruisseaux, sources, fossés, plus rare en montagne (300m maximum), toute la France, Suisse, Belgique et toute l'Europe.

Prudence : si le cresson croît dans des ruisseaux bordés de pâturages, risque de contamination par la douve du foie (lire le paragraphe « toxicité »)

Principaux caractères d'identification : plante aquatique, tiges allongées, flottantes ou rampantes, aspect des feuilles, saveur piquante.

Culture : le cresson est cultivé dans des cressonnières alimentées en eau courante et se récolte en bottes. Lorsqu'on veut conserver ces bottes durant quelques jours, plonger toute la plante coupée dans un récipient d'eau fraîche et placer celui-ci, couvert, dans une cave fraîche. (dans un vase, le cresson pousse et perd sa qualité.)

Autres espèces du genre en Europe : 1, présente dans toutes les régions : nasturtium macrophylum, à feuilles plus petites et comestible également.

Confusions possibles : avec l'espèce précédente, avec quelques crucifères poussant dans les lieux humides (cardamine amère, (cardamine amara), cardamine des prés (c. pratensis), barbarée (barbaea vulgaris) à tiges dressées adventives et avec l'ache nodiflore (apium nodiflorum), ombellifère aquatique à feuilles divisées, à folioles dentées et aux fleurs en ombelle.

Attention aux ombellifères aquatiques (ciguë vireuse-cicuta virosa-, œnanthe aquatique-œnanthe aquatica-et œnanthe safranée -crocata- : elles ne sont pas flottantes et leurs feuilles sont plus finement divisées que celles du cresson.

Utilisations alimentaires : le cresson est une des plantes sauvages les plus récoltées. On apprécie la saveur piquante de ses feuilles crues (y compris les tiges et les inflorescences) qui relève les salades et les plats de viande et de poisson.

C'est aussi un excellent légume cuit qui parfume les soupes. En hiver, on peut remplacer les feuilles par les graines mûres moulues qui ont les mêmes emplois et peuvent servir à aromatiser les viandes braisées. Le cresson est apprécié depuis les temps les plus reculés et on le cultive depuis le 16e siècle.

Quelques recettes se trouvent à la page "Les recettes de marraine Bobette: le cresson"

Composition : le cresson est très riche en calcium, fer, iode, sodium, potassium, vitamines A, B2, E, PP. Il est riche en vitamine C et B, phosphore, magnésium et contient une huile essentielle sulfurée.

Propriétés médicinales : le cresson est tonique, apéritif, stomachique, dépuratif, diurétique, expectorant et antiscorbutique.

Toxicité : la consommation excessive de cresson cru peut provoquer des troubles urinaires (cystite). Il arrive que la plante soit contaminée par les larves de la douve du foie (fasciola hepatica), ver parasite habituel des ruminants, qui peut se montrer dangereuse pour l'homme en s'enkystant dans le foie. En cas de doute, il vaut mieux faire cuire le cresson, ce qui élimine tout risque en tuant le parasite.



mercredi 21 juillet 2021

LE FRÊNE COMMUN

 

LE FRÊNE COMMUN.

                                          Fraxinus excelsior

                                          Famille : oléacées

                                          Noms communs : quinquina d'Europe, grand frêne, langue d'oiseau, arbre des centenaires.

 

Description : arbre de grande taille, 15 à 40 m, disséminé en forêts, parfois en mélange avec le chêne et le hêtre. On le trouve aussi dans les parcs, dans les haies vives, en bordure des cours d'eau et des routes. Facilement reconnaissable par ses feuilles, ses fruits et ses bourgeons.



Tronc : écorce lisse, d'un brun olivâtre ou jaunâtre, ensuite, presque noire, finement et densément gerçurée. Elle ressemble assez bien à celle du chêne mais les crevasses sont moins profondes et plus rapprochées.

 

Bourgeons : gros, noirs, légèrement veloutés et opposés, posés sur des coussinets foliaires saillants, le bourgeon terminal est gros et pyramidal.

 

Feuilles : opposées, grandes, pétiolées, composées de 7 à 15 folioles, lancéolées, dentées, d'un vert assez foncé. Elles apparaissent après les fleurs. Le chêne est un des arbres dont la foliaison est la plus tardive.

 

Fleurs : le frêne peut être hermaphrodite, mâle ou femelle. Fleurs rougeâtres, rudimentaires, insignifiantes car incomplètes : elles sont dépourvues de pétales et sépales, comprenant seulement étamines et pistil, disposées en panicules retombants.

 

Floraison : avril-mai.

 

Fruits : samares sous forme de capsules planes, allongées, indéhiscentes, surmontées d'une aile membraneuses. Chaque samare ne renferme qu'une semence. Elles mûrissent en octobre et  ne se disséminent qu'en hiver et au début du printemps.

 

Principaux caractères d'identification : feuilles composées imparipennées et lancéolées, bourgeons noirs, samares à une aile membraneuse.

 

Habitat : commun partout surtout sur terrains frais et profonds, les bois, les bords de cours d'eau ; c'est un grand consommateur d'eau et il a besoin de lumière.

 

Autres espèces du genre en Europe :  5 en Europe occidentale : le frêne commun, le frêne oxyphylle (oxyphylla à petits bourgeons lisses et brun jaunâtre), le frêne à fleurs (fraxinus ornus), originaire de la mer Noire et cultivé aujourd'hui comme arbre d'ornement, le frêne à feuilles rondes (fr. rotundifolia) aux folioles presque aussi larges que longs et feuilles comptant 5 à 7 folioles, et le frêne blanc (fr.americana) qui est le plus répandu des frênes exotiques, à 5 ou 9 grandes folioles (15cm) d'aspect blanchâtre sur la face inférieure et un peu dentées. Il existe aussi d'autres variétés ornementales et cultivars.

 

Utilisations alimentaires : les feuilles ont une valeur alimentaire intéressante et une saveur agréable. Les fruits, après avoir été bouillis dans deux eaux différentes servent à un erzatz de câpres.

 

Autres utilisations : les feuilles ont une excellente valeur fourragère : elles sont séchées et stockées.

                                 Le bois est un excellent bois de chauffage ; sa valeur calorifique le place juste derrière le chêne rouvre et avant le hêtre. Les cendres issues de sa combustion sont riches en potasse et donnent un engrais intéressant pour le jardin.

 

Composition : feuilles et écorce contiennent : inosite, mannite, quercitrine, dextrose, acide malique, gommes, tanin, fraxine, et 1 huile essentielle.

Dans les feuilles : fer, cuivre, vit.C

Dans la sève : un dérivé de coumarine.

 

Propriétés médicinales :

Feuilles : diurétiques, anti-goutteux, dépuratif, anti-rhumatismal, anti-inflammatoire, purgatif.

Ecorce : tonique, fébrifuge, astringent.

Le frêne est utilisé sous forme de spécialités pharmaceutiques en allo-thérapie, en homéothérapie et en pharmacie vétérinaire.

Les conseils d'un spécialiste sont recommandés pour un dosage approprié.

Le frêne est également utilisé en tisanes et la tradition attribue à l'écorce des propriétés toniques et fébrifuges.

Les feuilles se récoltent au début de l'été et constituent un bon remède naturel contre les rhumatismes et l'arthrite.

 

Toxicité : une consommation abusive peut provoquer des troubles divers et les quantités prescrites doivent être respectées.

Le frêne est une essence ligneuse bien présente dans nos forêts européennes. Il aime l’humidité et se retrouve souvent en compagnie des peupliers, des ormes, des aulnes et autres espèces vivant près de l’eau. Il s’adapte très bien et est capable de s’acclimater sur des sols rocheux.

Sa croissance est vigoureuse et son bois est de très bonne qualité.

La mythologie germanique et scandinave lui réserve une place de choix ! D’une solidité puissante, il est le lien entre trois niveaux du cosmos et correspond à l’arbre cheval d’Odin, dieu de la guerre.

Les Grecs retiennent l’aspect cosmique du frêne et le considèrent également comme l’arbre de Poséidon car il sauve les marins et prévient les naufrages.

Les Irlandais et les Gallois réalisaient les quilles des bateaux et les rames avec le bois de frêne.

 

Quelques recettes se trouvent sur la page « Les recettes de marraine Bobette : le Frêne ».

 

Une dernière réflexion : le frêne fait partie des 21 arbres de l'horoscope celtique.

Que dit-il du frêne ? « Feuilles hautes dans la brume, longues racines en terre humide, loin jusqu'aux eaux, il a sa place dans trois mondes à la fois, SAGESSE, MORT, RENAISSANCE. Solide et puissant, sans jamais courber l'échine, il résiste droit et digne aux adieux d'une saison, aux tempêtes effrénées ».

 

Pensée du jour basée sur le frêne : « Puisque le frêne est l'arbre cosmique, existe-t-il tour du monde plus rapide (et moins polluant) que d'aller faire un tour sous ses branches ? »

 

Il était inutile d'imaginer une sortie nature avec la pluie de ces derniers jours ! J'espère cependant qu'en août, nous pourrons retourner ensemble dans les bois et mettre la mûre à l'honneur !!

 

J'aspire à vous revoir très nombreux mais encore un peu de patience ! Courage à vous tous !


Post scriptum :

Les plus observateurs d'entre vous se sont aperçu que j'avais déjà parlé du frêne en 2016 ... !

A la suite de celà peut-on vraiment dire que je perds la tête ?  Je ne le pense pas ... enfin, j'espère.

Après tout nous sommes en été et la télé nous abreuve déjà de rediffusions, alors pourquoi pas Bonnes à Croquer ?

Prenez donc ça comme une mise à jour d'autant plus que je vous offre 5 nouvelles recettes.

A bientôt