jeudi 27 août 2015

LES ARMOISES

LES ARMOISES. Artemisia
                             Famille des astéracées
Les armoises sont des plantes herbacées, la plupart vivaces, souvent aromatiques, à feuilles alternes, découpées en lanières linéaires ou lancéolées, à fleurs tubulaires minuscules, en capitules petits ou très petits réunis en grappes.
Les espèces montagnardes fréquentent les rochers, les pelouses rocailleuses et les espèces de basse région recherchent habituellement les sols riches en nitrates, les terrains vagues, décombres, chemins.
De nombreuses espèces sont cultivées dans les jardins pour leur feuillage décoratif argenté et pour leurs qualités aromatiques. 

1 : armoise absinthe : artemisia  absinthium
                                      Herbe sainte, aloïne, armoise amère.
Localisation : commune dans les Alpes, le Massif Central, les Cévennes, Dauphiné et Pyrénées. Elle se rencontre souvent aux alentours des jardins où elle a été communément cultivée.
Description : plante vivace de 0,30 cm à 1 m, allure argentée, feuilles velues, soyeuses et blanchâtres sur les deux faces. 
Les tiges se ramifient en large panicule réunissant des grappes de capitules de 3-4 mm, presque sphériques, pendants, à fleurs jaunes ;
Floraison : juillet, août : récolte des sommités fleuries et des tiges. 
Propriétés médicinales : tonique amer, diurétique, fébrifuge, diurétique, emménagogue, vermifuge et antiseptique.
L’utilisation de cette plante appelle la prudence car elle renferme une huile essentielle dont un constituant est la thuyone qui est un redoutable poison pour le système nerveux. Le respect des doses est impératif. 
L’absinthe est contre indiquée dans tous les cas d’irritation de l’estomac, de l’intestin ainsi qu’aux grands nerveux et aux tempéraments sanguins. La plante est à proscrire chez l’enfant.
La décoction concentrée d’absinthe est un insecticide non négligeable : aspersions à l’arrosoir ou pulvérisations contre les pucerons verts et noirs, chenilles et parasites ailés.

2 : le génépi : artemisia genipi Weber : c’est une plante protégée poussant dans les Alpes, le jura et les Vosges. Il est cantonné à haute altitude, quelques fois près des neiges éternelles. Elle est rare et ne doit pas être ramassée. On en prépare une liqueur.

3 : l’estragon : artemisia dracunculus.  Cette plante, aromate délicieux est cultivée dans nos jardins où, si elle fleurit parfois, elle ne donne jamais de graines. 
Elle est originaire de Russie, de Sibérie et du nord ouest de l’Amérique.
Ses usages médicinaux sont voisins de ceux de l’armoise  commune.
Infusé dans du vinaigre, il parfume agréablement les salades. Il est même possible d’en faire une liqueur en faisant macérer quelques rameaux frais dans de l’eau de vie durant 4 à 5 semaines et d’y ajouter un sirop de sucre.
Ce condiment est conseillé aux personnes qui ont perdu l’appétit, qui souffrent de faiblesses de l’appareil digestif ainsi qu’aux rhumatisants.



4 : Absinthe maritime : artemisia maritima, absinthe de mer ;
Plante vivace de 20 à 60 cm, toute blanche, veloutée, très odorante, aux feuilles très finement découpées, aux capitules ovoïdes longs de 3-6 mm. 
Localisation : spéciale aux sols salés des côtes de l’océan et de la Manche. Elle possède de proches parentes sur le littoral méditerranéen et dans les Alpes calcaires.
Propriétés médicinales : vermifuge (ce sont les capitules séchés qui sont utilisés.)
Attention : la santonine, principe actif amer de la plante est toxique à forte dose. Ne pas dépasser les quantités prescrites.


5 : Armoise commune : artemisia vulgaris
                                           Herbe de saint Jean, couronne de Jean Baptiste, tabac de saint Pierre, fleur de saint Jean, herbe aux cent goûts.
Description : grande plante vivace de 60 cm à 1m 40, odorante au froissement (surtout les inflorescences), formant souvent des colonies.
Caractères botaniques :
Feuilles : alternes, vertes au-dessus, blanchâtres  argentées en-dessous, souvent cotonneuses.
Tige : rameuse, rougeâtre pouvant atteindre 120 cm de haut.
Fleurs : très petites, en épi le long de la tige principale et en forme de grelots. 
Récolte : août, septembre
L’armoise pousse le long des routes et chemins, dans les endroits calcaires, au bord des talus ;
On emploie les sommités fleuries, les feuilles et la racine réduite en poudre après dessiccation.
L’armoise n’est pas difficile sur le choix du terrain.
Propriétés : les feuilles et les fleurs sont fébrifuges, anti-hystériques, emménagogues ;
                       La poudre de racine est antiépileptique.
Espèces du genre : 56 en Europe, 14 en France et en Suisse et 5 en Belgique.
Confusions possibles : avec artemisia verlotorum, armoise originaire du nord-est de l’Asie parfois naturalisée dans nos régions. On l’utilise comme l’armoise commune ;
Avec l’armoise champêtre (artemisia campestris), espèce trapue, touffue, aux feuilles à découpes linéaires, aux tiges rougeâtres frêles, aux capitules glabres, à la senteur presque nulle ; elle n’est pas médicinale. L’absinthe, le génépi, l’estragon ont des feuilles non discolores. (Elles ont été décrites plus haut.)


Utilisations alimentaires :
Les jeunes tiges tendres et juteuses ont une saveur d’artichaut : elles s’ajoutent aux salades. Les pousses cotonneuses peuvent faire de très bons beignets.
Feuilles et fleurs séchées ou fraîches s’utilisent comme condiment.

Vous trouverez quelques recettes à la page "Les recettes de marraine Bobette : l'armoise."

Composition : la plante contient une huile essentielle, un principe amer et de l’inuline.

Propriétés médicinales : l’armoise est emménagogue, cholagogue, digestive, antispasmodique et vermifuge.

Toxicité : A très haute dose, l’armoise peut se montrer toxique et abortive.



lundi 17 août 2015

LA TANAISIE

Tanacetum vulgare ou chysantheum vulgare
      Barbotine, herbe aux vers, herbe du bon chasseur, herbe amère, sent-bon, chartreuse…

      Famille des astéracées.

Description :
Grande plante vivace de 60 cm à 1 m, remarquable par ses feuilles et sa floraison, à forte odeur balsamique, formant des colonies d’importance variable. La plante doit son nom scientifique au grec Athanasia qui veut dire immortalité, parce qu’elle aurait rendu Ganymède immortel ou pour être plus terre à terre, parce que ses fleurs se conservent très longtemps.
La tanaisie est une plante que l’église, au 18e siècle, déclara sainte pour commémorer les plantes amères de la pâque juive. La coutume antérieure à celle-ci était probablement que la tanaisie contrecarrait les lourdeurs causées par la nourriture hivernale qui consistait principalement en poissons séchés et viandes salées.

Tiges : dressées, rameuses, vers le haut, rigides.

Feuilles : assez grandes, en touffes à la base, alternes le long de la tige, deux fois divisées en segments allongés, incisés et dentés, de forme générale allongée. Feuilles caulinaires embrassant la tige par deux lobes.

Fleurs : très petites, toutes tubulées, jaune or, groupées en capitules aplatis entourés d’un involucre à bractées inégales, réunis en corymbes terminaux.
Floraison de juin à septembre.

Fruits : petits akènes sans aigrette

Partie souterraine : tiges souterraines développées propageant la plante.

Principaux caractères d’identification :
Feuilles découpées, très odorantes au froissement, corymbes de capitules jaune or.



Culture :
La tanaisie est parfois cultivée comme plante ornementale ou médicinale.

Autres espèces du genre :
13 en Europe
2 en Belgique : tanacetum vulgare et tanacetum parthenium (grande camomille à fleurs –ligules blanches et tubes jaunes-).

Confusions possibles : aucune, l’odeur pénétrante de la tanaisie est suffisante pour l’identifier avec certitude.

Utilisations alimentaires :
La tanaisie était autrefois appréciée comme condiment en particulier pour omelettes et desserts; mais son amertume prononcée l’a fait abandonner. On peut ajouter quelques fragments de feuilles ou de capitules pour parfumer crèmes, flans, boissons, infusions et liqueurs. Usage condimentaire et parcimonieux.

Néanmoins marraine Bobette vous donne quelques recettes à la tanaisie.  Cliquez ici.

Propriétés médicinales : la plante renferme une huile essentielle riche en thujone et un principe amer.

Toxicité : A haute dose, la tanaisie est dangereuse. Elle provoque de violentes irritations ainsi que des congestions nerveuses des organes abdominaux. Elle s’apparente à l’absinthe et possède à peu près les mêmes propriétés. On l’utilisait non sans risque comme abortif.

Autres usages :
La tanaisie peut être abondamment utilisée pour éloigner les mouches et les fourmis.
Vous pouvez en pendre des bouquets à l’entrée de vos portes et fenêtres pour éloigner mouches et moustiques.
Placée dans la niche d’un chien, elle rendra moindre le risque de poux ; pendue dans le poulailler, elle éloignera la vermine.
Au jardin, elle éloigne les insectes. On peut déposer quelques feuilles entre les lignes du potager. Amassant énormément de potasse, la plante est un apport valable pour le compost.
    
Enfin, (information trouvée dans les fiches vertes de José Titeux) il paraît que si on glisse une feuille de tanaisie dans son soulier, feuille cueillie la nuit de la Saint Jean entre 11 h et minuit, on devient invisible… mais les résultats ne seront peut-être pas spectaculaires…
A vous de tester !

Notre prochaine découverte sera l’armoise et nous parlerons également de l’absinthe.

mercredi 5 août 2015

LES GAILLETS

LES GAILLETS   Galium
                          Famille des rubiacées
Il en existe plus de 300 espèces dans le monde et beaucoup sont difficiles à identifier en fleurs. Les détails du fruit sont souvent utiles pour différencier les espèces à allure voisine. Les plantes virent souvent au brun foncé ou au noir en séchant.
Quelques gaillets communs faciles à identifier :

1 : gaillet gratteron  galium aparine
                                   Gaillet accrochant, herbe collante, soigne langue, herbe à la punaise.
Plante annuelle de 30 cm à 1m50 grimpant et s’étalant sur la végétation voisine.

Tiges : couchées ou grimpantes, molles,  anguleuses, renflées  aux nœuds, couvertes  sur les angles de petits aiguillons recourbés.
Feuilles : verticillées par 6-8 feuilles, lancéolées, linéaires, rétrécies vers la base, bordées de petits aiguillons recourbés.
Fleurs : très petites, 4 pétales blancs pointus soudés à la base. Réunies en grappes peu fournies partant de l’aisselle des feuilles.
Floraison : mai à septembre.
Fruits : formés de deux demi fruits subsphériques, un peu allongés et aplatis sur la surface où les deux moitiés se touchent, hérissés de poils crochus permettant leur dissémination aisée.
Partie souterraine : racine principale assez grêle.

Principaux caractères d’identification : longues tiges agrippantes, feuilles verticillées, petits fruits s’accrochant aux vêtements , toucher rugueux.

Autres espèces du genre en Europe : 144 dont 13 en Belgique, 42 en France et 20 en Suisse.

Confusions possibles : avec les espèces de gaillets munis d’aiguillons décelables au toucher.
Une confusion serait sans danger car aucun gaillet n’est toxique.

Utilisations alimentaires :
Les toutes jeunes pousses de gratteron peuvent être cuites à la vapeur et servies avec une sauce comme les asperges. 
Récolte en mars, avril, mai.
Les fruits fournissent un bon succédané de café puisque torréfiés et moulus, leur odeur rappelle celle du café qui appartient à la même famille. Pour obtenir la saveur, il faut tasser les grains moulus. Ils sont abondants mais pas très aisés à récolter. 
Récolte de juin à septembre.

Composition :
Le gratteron contient de l’aspéruloside, glucoside de l’aspérule ( galium  odoratum).

Propriétés médicinales :
Le gratteron est antispasmodique, hypotenseur, diurétique et diaphorétique.
     
Autres usages :

Les tiges et les feuilles crochues du gratteron servaient dans certaines régions à filtrer le lait après la traite.

2. Gaillet jaune. Galium verum
                              Gaillet vrai, herbe à cailler, herbe à la vierge, gaillet caille-lait jaune.

Pousse dans les prairies, bords d’allées, de chemins.
Grappes de fleurs jaune doré à odeur de miel.
Il aurait servi autrefois à faire cailler le lait mais les résultats ne sont pas toujours concluants .
La plante est antispasmodique, sédative, diurétique et cholagogue. En usage externe, il est vulnéraire et astringent.



3. Aspérule odorante. Galium odoratum
                                        Petit muguet, hépatique étoilée, reine des bois, gaillet odorant, gaillet des bois .
Pousse dans les forêts de feuillus claires, les lisières de hêtraies  et pousse en colonies.

La plante acquiert au séchage une odeur suave et très agréable  mais attention, lors du séchage.
L’aspérule est utilisée pour aromatiser les boissons (le maitrank est la boisson traditionnelle de la région d’Arlon, de l’est de la France et de ses régions limitrophes. ( Maibowle en Allemagne).
Ce vin est obtenu par la macération de l’aspérule dans du vin blanc .
L’aspérule parfume des crèmes en la faisant infuser dans du lait.

Composition : la plante fraîche renferme un hétéroside, l’aspéruloside qui libère au cours du séchage la coumarine substance très odorante.


Propriétés médicinales : l’aspérule est antispasmodique, sédative, diurétique et cholagogue.


Mise en garde : à fortes doses, l’aspérule peut provoquer des maux de tête et des troubles digestifs. 

Si la plante moisit ou noircit,  il se forme du dicoumarol, une anti vitamine K qui peut causer de graves hémorragies ;  il est donc primordial de bien sécher la plante.

Autre usage : l’aspérule séchée sert à parfumer le linge dans les armoires. Son odeur persiste plusieurs années.


Périodes de récolte :
Les feuilles, de préférence avant la floraison (elles sont moins amères), fin mars, avril.
Les fleurs, en avril, mai  début juin.

La plante bien séchée peut se conserver 1 an. 

4.Le gaillet croisette : cruciata levipes , galium cruciata.


Plante assez petite, rampante, aux poils doux. 

Fleurs jaune pâle à odeur de miel, en verticilles à l’aisselle des feuilles.

Pousse dans les pâturages, bords des routes, souvent sur sol calcaire. 


Les racines donnent une teinture rouge.

Quelques recettes de cuisine se trouvent à la page : "Les recettes de marraine Bobette : les Gaillets"