vendredi 16 octobre 2015

LE NEFLIER

LE NEFLIER. Melier, mesplier
                      Mespilus germanica
                      Famille des rosacées ou malvacées
                      Nom du fruit : nèfles, pommes de merle, culs-de-singe, culs-de-chiens.

Description : arbuste buissonnant, pouvant atteindre 6 m, remarquable par ses feuilles, fleurs et fruits. Cime arrondie.


TRONC : généralement tortueux, de même que les rameaux. Écorce brun-rougeâtre, écailleuse.

FEUILLES : alternes, pétiolées, simples, grandes, en forme d’ellipse allongée, généralement aiguës au sommet, entières et légèrement dentées, molles, vert mat, presque glabre sur la face supérieure, couvertes de poils cotonneux blanchâtres sur la face inférieure. Elles prennent une teinte cuivrée en automne.

FLEURS : grandes, (environ 3 cm de diamètre), à 5 pétales blancs, libres entre eux. Isolées au sommet des rameaux et brièvement pédonculées.
Floraison : mai, juin.

FRUITS : gros, 4 à 5 cm de diamètre, globuleux et tronqués, déprimés au sommet où persistent les 5 sépales,  allongés, contenant plusieurs gros noyaux.
Les nèfles sont brun verdâtre avant blettissement puis d’un brun rougeâtre.


Principaux caractères d’identification :
Aspect de l’arbre, de ses feuilles grandes molles et velues et surtout de son fruit surmonté de 5 sépales persistants qui ne peut être confondu avec aucun autre.

Espèces voisines : aucune en Europe.

Habitat : forêt de feuillus en lisière, haies et broussailles.
                 Aime les terrains acides.

Confusions possibles : aucune en ce qui concerne le fruit.

Les cormes (fruit du cormier ressemblant au sorbier mais avec des fruits plus gros) ne sont pas surmontés de sépales allongés.
Grâce à ses feuilles et à ses rameaux tortueux, l’arbuste se distingue des autres espèces arbustives des haies et des bois.

Utilisations culinaires :
Au début de l’automne, les nèfles appelées aussi mêles sont encore dures acides et très astringentes, immangeables. Ce n’est qu’après blettissement (une fermentation interne qui n’est pas une pourriture comme on le croit parfois) qu’on peut les consommer. Elles sont alors molles, sucrées, acidulées et savoureuses. Ce blettissement intervient après une première gelée.

ASTUCE : Ramassez les nèfles mi-octobre, quand elles sont encore sur l’arbre, puis conservez-les en caissettes à l’air libre, sous abri exposé au nord ou en cave bien ventilée.


Lorsque vous souhaitez vous en servir, pour accélérer leur maturation et provoquer le blettissement comme le ferait une gelée.
Vous pouvez les faire séjourner au congélateur. 
Les nèfles blettes sont excellentes crues, telles quelles ou réduites en compote (passer au moulin à légumes pour enlever les noyaux).
On en prépare aussi des confitures et par fermentation un agréable vin qu’un séjour à l’air transformera en vinaigre de nèfles.
Ces fruits sont très nutritifs.

Composition :
Les nèfles blettes renferment des sucres simples (sucre inverti surtout), du tanin, de la pectine, des acides organiques et des vitamines B et C  ainsi qu’une petite quantité d’alcool produit par le blettissement et qui leur donne une légère saveur vineuse.

Propriétés médicinales :
Les nèfles sont particulièrement nutritives, toniques et astringentes. Elles régularisent les fonctions intestinales (antidiarrhéiques). Au moyen âge, elles étaient décrites comme régulateur des systèmes gastriques et urinaires. 

Retrouvez quelques recettes de marraine Bobette ici.

Un tout grand merci aux promeneurs de ce samedi 10 octobre : 

Une fois de plus, nous avons partagé un moment très convivial, rempli d’échanges et d’anecdotes amusantes.
Au cours de cette balade, nous avons observé le néflier dont je vous ai parlé dans cet article. 
J’espère que les quelques recettes données réhabiliteront l’utilisation de ce fruit oublié mais cependant très surprenant.
Lors de la reprise des balades en février, mars, j’espère vous faire goûter la saveur de ce fruit.

Bonne fin d’automne et à très bientôt. (Durant les mois d’hiver, les articles seront régulièrement rédigés et alimenteront le blog.)   


mardi 6 octobre 2015

POUR UN JARDIN NATUREL : LES PURINS

Le jardin est une parcelle de nature soumise aux règles du milieu naturel mais aussi aux désirs et aux actions du jardinier, ce qui rend son équilibre fragile !

Les végétaux qui sont plantés ou semés répondent aux souhaits de celui ou celle qui les installe et une mauvaise association des plantes peut provoquer maladies et attaques des ravageurs.
De plus, dans ce carré de nature, certains jardiniers ne tolèrent que les légumes semés ou plantés et bannissent les « mauvaises herbes ».

Jardiner dans le respect de l’environnement, c’est repenser son jardin et rechercher la biodiversité la plus grande possible car elle garantira son équilibre écologique.

Différents aménagements assureront les habitats pour des animaux et insectes utiles : haies, herbes folles, arbres, tas de bois, mare… apporteront un gîte à une faune très utile pour l’équilibre du milieu.
Quant aux plantes dites « mauvaises herbes », elles raviront vos papilles et participeront à la pollinisation des plantes à fleurs et donc favoriseront de bonnes récoltes.

Il est aussi important de nourrir le sol et les plantes, juste ce qu’il faut. Les matières organiques et les fertilisants doivent être apportés à la terre et à la micro faune qui y vit, pas aux végétaux eux-mêmes.

C’est ici que peuvent intervenir les purins de plantes, sujet abordé aujourd’hui.



1 : Le purin de consoude :
Placer tiges et feuilles dans un filet (à pommes de terre ou à oranges) et les plonger dans un bac en plastique : 1 litre d’eau pour 150 à 200 g de feuilles.
Laisser macérer 1 mois en plaçant le bac au soleil. Agiter le filet de temps en temps.
Riche en potasse et autres éléments nutritifs, le jus produit est utilisé en arrosage sur les pommes de terre et tomates (arroser au pied des plantes) ou est pulvérisé sur le feuillage des légumes racines (pommes de terre, carottes, salsifis, panais…).
1 litre de purin pour 15 litres d’eau de pluie.

Ce qui reste dans le filet et mis au compost car la consoude est un très bon activateur.

2 : le purin d’orties.
Comme insecticide :
1 kilo de jeunes orties pour 10 litres d’eau de pluie dans un récipient en plastique.
Après 48 heures, filtrer et utiliser 1 litre de ce purin pour 10 litres d’eau.
Aucun risque de toxicité et les légumes peuvent être consommés dès le lendemain. Le traitement peut être renouvelé plusieurs fois sans risque.

Comme action dynamisante :
Le purin d’orties renforce la croissance des végétaux et leur résistance aux maladies.
1 litre de purin pour 20 litres d’eau à pulvériser sur les plantes.


Comme traitement des sols :
Pour la destruction d’insectes et larves vivant dans la terre, la macération des orties durera 96 heures. Le purin doit être utilisé frais 1 litre pour 10 litres d’eau, en arrosage.
Le purin d’orties peut être utilisé pour tous les légumes. 

Le surplus peut aussi être mis au compost, comme les autres restes de purin.



3 : Le sureau.
Son pouvoir répulsif est très intéressant : il éloigne souris, campagnols et taupes.
On peut utiliser les feuilles et les brindilles ainsi que les branches portant les fruits.
1 kilo de feuilles en macération pendant 48 heures dans 10 litres d’eau.
Filtrer et utiliser tel quel en pulvérisation ou en arrosage.
Radical contre pucerons et chenilles.



4. Les prêles.
La prêle ou queue de cheval est une plante caractéristique des terres acides; elle possède des racines très profondes.
La plante mâle entière est récoltée et séchée dans un endroit aéré à l’abri du soleil.

15 à 20 g de prêles séchées pour 1 litre d’eau.
Mettre à bouillir durant 20 minutes puis laisser  refroidir et filtrer. Ajouter de l’eau pour obtenir 5 litres de mélange.

La décoction de prêles est un traitement efficace contre les maladies cryptogamiques : mildiou, oïdium, rouille et autres.
Le traitement doit être recommencé tous les 15 jours.
Un arrosage (10 litres pour 10 m2) désinfecte le sol et le revitalise.

Un traitement combiné de purin d’orties et décoction de prêles permet un nettoyage radical et naturel de la terre et garantit une croissance vigoureuse des futurs légumes qui seront dotés d’une résistance  naturelle plus grande.


Avant de repiquer les plantes (choux, fraisiers, tomates…) les placer quelques heures dans la préparation.


5 : décoction de tanaisie.

La décoction de tanaisie a les mêmes propriétés que la décoction de prêles ; elle sent très mauvais.

6 : décoction de rhubarbe.
Les feuilles de rhubarbe contiennent de l’acide oxalique.
Faire macérer 500 g de feuilles de rhubarbe dans 3 litres d’eau pendant 24 heures.

Faire frémir la préparation pendant 40 minutes puis laisser refroidir et filtrer.
Utiliser en pulvérisation matin et soir durant 3 jours.

Cette décoction est efficace contre les pucerons noirs.


Je termine ici mon petit tour du jardin et remercie les bénévoles du jardin naturel de Gerpinnes pour leurs précieux renseignements.

Prochaine plante abordée : Le  néflier.