dimanche 19 mars 2017

PAS BONNES A CROQUER : LES RENONCULES ET LES RENONCULACEES.

PLANTES TOXIQUES.

La famille des renonculacées est une grande famille de plantes herbacées vivaces, voire grimpantes ligneuses.
Feuilles : alternes, opposées parfois, surtout à la base des tiges, simples à pennées ou palmées avec des lobes.
Fleurs : hermaphrodites (fleurs mâles et femelles sur une même fleur), souvent grandes et remarquables. En général, 5 sépales souvent pétaloïdes (ressemblant à un pétale), 5 pétales ou plus, parfois absents ou réduits à des petits nectaires (organe floral glanduleux sécrétant le nectar).
Fleurs à éperon ou non, étamines très nombreuses.
Fruits : akènes ou follicule (fruit sec s’ouvrant à maturité), rarement une baie.
Autres espèces du genre en Europe : 1750 espèces différentes.

Nous en avons observé quelques unes lors de notre balade du 11 mars; je vous en rappelle quelques unes :

1. Hellébore fétide et hellébore cultivée décorative : Les feuilles sont palmées, vert foncé, à lobes simples et dentés.
Les fleurs penchées, en clochettes (vertes pour la fétide, blanches, roses ou bordeaux pour les cultivars).
Les fruits se composent de 3 follicules.



2.  Anémone sylvie : anémone sylvestris : anémone sauvage, vivace, duveteuse.
Ses feuilles sont palmées, à lobes ovales, dentés, découpés jusqu’au milieu.
Fleurs blanches, grandes, solitaires ou groupées par 2, érigées, avec 5 pétales larges et ovales.
Certaines variétés sont cultivées, telle la variété « apennina » que vous avez pu observer dans mon jardin : nombreux pétales bleus et étamines nombreuses et dorées.
3.  La ficaire dont nous avons déjà parlé dans ce blog (voir catalogue des plantes). C’est la seule qui est comestible jeune et en petite quantité.
Dans vos jardins, vous pouvez aussi avoir de nombreuses variétés de renonculacées cultivées comme plantes d’ornements ; je vous en cite quelques unes :
Les clématites grimpantes et ligneuses
Les aconits ou casque de Jupiter
Les nigelles (nigelle de Damas)
Les anémones pulsatillas
Les delphiniums ou pied-d’alouette
Les ancolies ;
Quant aux renoncules, il en existe quelques 300 espèces réparties dans le monde entier. De nombreuses espèces sont difficiles à distinguer malgré les détails typiques dans la forme des feuilles, sépales et fruits qui favorisent la reconnaissance.

Quelques renoncules très courantes dans nos régions :
1. Renoncule des champs : ranunculus arvensis
Feuilles inférieures simples et feuilles supérieures à 3 segments lobés et dentés.
Fleurs jaunes verdâtre pâle 4-12 mm, sépales tournés vers le bas
Fruits : akènes grands et épineux.




2. Renoncule âcre : ranunculus acris
Souvent duveteuse. Feuilles basales profondément divisées en 3-7 segments étroits ; feuilles supérieures semblables mais plus petites.
Fleurs jaune doré, 15-25 mm, à sépales érigés.
Akènes à bec fourchu en têtes arrondies.





3. Renoncule aquatique : ranunculus aquatilis
Feuilles flottantes ou submergées
Fleurs blanches (bien visibles sur la Semois en juin, juillet)
Fruits pédonculés.
Se développe sur les eaux dormantes ou peu courantes.





4. Renoncule bulbeuse :   ranunculus bulbosus
Tige à base renflée comme celle d’une corme.
Feuilles basales à 3 segments dentés et lobés.
Fleurs 2-3 cm, jaune vif avec sépales tournés vers le bas.
Fruits : akènes à têtes arrondies.
Pousse sur sol acide.

Je pourrais encore vous en citer d’autres mais CE QU’IL FAUT SAVOIR :
Toxicité : toutes les renoncules sont irritantes et toxiques à des degrés divers.
Composition : toutes les espèces renferment en quantité variable un hétéroside de lactone, le rununculoside, libérant par hydrolyse une substance vésicante, la protoanémonine qui disparaît au séchage. Elles contiennent aussi des saponocides.
Si on porte une tige ou une feuille à la bouche, on peut s’attendre à une irritation des muqueuses de la bouche et de l’œsophage.
Par frottement sur la peau, le suc provoque des rougeurs et des tuméfactions, au niveau des yeux, on note une conjonctivite et des larmoiements.

Attention donc aux enfants : le bouton d’or, c’est joli, ils ont parfois envie de le cueillir !
Il est donc important, lors de vos cueillettes sauvages (orties, pissenlits, plantain, oseille) de bien trier vos récoltes pour éliminer les feuilles de renonculacées qui s’y seraient glissées.

A FORTE DOSE, on peut noter des convulsions, des troubles respiratoires et cardio-vasculaires (hypotension, syncopes) pouvant évoluer vers la mort.

Utilisations alimentaires :
Seules les feuilles de la ficaire sont potentiellement comestibles.
La base renflée de la renoncule bulbeuse peut également se manger après trempage et cuisson. Idem pour les renflements des racines de ficaires. Leur saveur n’est pas désagréable et elles sont nutritives.

Aucune recette à partager sauf le velouté de ficaires que vous retrouvez déjà : les recettes de marraine Bobette> Ficaire


lundi 6 mars 2017

LA BOURRACHE

LA BOURRACHE     Borago officinalis
                               Famille des borraginacées.
                               Noms communs : boursette, langue de vache, langue de bœuf, bourse-à-berger, langue rude, herbe à la suée.

La bourrache a été introduite chez nous au début du Moyen-âge par les arabes du sud de l’Espagne. Avec un peu de chance, nous pourrons la trouver dans les lieux incultes et près des dépotoirs, ceci est probablement dû au fait qu’une fois installée dans le jardin, elle devient assez envahissante et les jardiniers jetaient le surplus là où on les trouve maintenant.
Au jardin, cette plante est une très belle étoile bleue qui attire les abeilles.

Un petit dicton populaire ; « un jardin sans bourrache est comme un cœur sans courage.» Alors, si elle n’a pas encore envahi votre jardin, vous savez ce qui vous reste à faire !

Description : plante annuelle de 15-60 cm, couverte dans toutes ses parties de poils blanchâtres raides, voir piquants.
Tige : épaisse et rameuse.
Feuilles : alternes, un peu charnues, ondulées, feuilles de la base plus grandes, longuement pétiolées, à limbe ovale obtus au sommet. Feuilles supérieures sessiles, embrasant la tige par leur base, d’un vert mat.
Fleurs : assez grandes, portées par un long pédoncule velu, en forme d’étoile, à 5 pétales aigus, d’un bleu intense (rarement blanches ou pourprées), rosées lorsqu’elles s’épanouissent. Les pétales sont soudés à la base en un tube très court.
Anthères et étamines rapprochées les unes des autres, formant au centre de la fleur un cône saillant caractéristique. Fleurs groupées au sommet des tiges.
Floraison : avril-octobre.
Fruits : composés de 4 akènes bruns ou noirâtres, obtus au sommet, sillonnés et couverts de petits tubercules.
Partie souterraine : racine principale très développée, épaisse.
Principaux caractères d’identification : aspect et habitat (décombres), poils blanchâtres raides presque piquants couvrant toute la plante, fleurs bleues en étoile.
Culture : la bourrache est plantée pour l’ornementation ou pour ses vertus médicinales. En Amérique, elle est cultivée en grand pour ses qualités mellifères.
Autres espèces du genre en Europe : 2 espèces endémiques en Corse, Sardaigne et à Capri ;
Confusions possibles : avec d’autres plantes de la même famille qui sont également comestibles.
Utilisations alimentaires : la bourrache possède une saveur particulière qui rappelle à certains le concombre, à d’autres les huitres (surtout les fleurs). Les toutes jeunes feuilles crues sont de bonnes additions aux salades ou aux potages. Il est préférable de les hacher pour qu’elles ne piquent plus. Plus âgées, elles forment un excellent légume encore populaire dans le sud de l’Europe où elles sont farcies à la façon des feuilles de vigne ou cuites en beignets. On les conservait parfois au vinaigre pour s’en servir comme condiment. Les fleurs sont utilisées pour parfumer salades et boissons ; macérées dans du vin, elles étaient censées rendre joyeux ceux qui le buvaient.
La bourrache était autrefois très largement cultivée comme plante alimentaire, condimentaire et médicinale.

Vous trouverez quelques recettes en cliquant ici.

Composition : la plante contient des mucilages, du tanin, du nitrate de potassium, des saponines, de la vitamine A et une huile essentielle.
Ses graines renferment une huile riche en acide gamma-linolénique.
Propriétés médicinales : toute la plante est adoucissante, émolliente et expectorante grâce à son mucilage. Elle est également diurétique et diaphorétique du fait du nitrate de potassium qu’elle contient.
Autres usages : la bourrache est une excellente plante mellifère qui fournit un nectar abondant.