lundi 24 avril 2017

LES CHENOPODES.

1. LE CHÉNOPODE BLANC : chenopodium album

Noms communs : ansérine blanche, épinard sauvage, chou gras, chou farineux, blé blanc, herbe aux vendanges ;
FAMILLE : chénopodiacées.

Description : mauvaise herbe annuelle de 20 cm à 1m, très prolifique et souvent envahissante.


Son milieu : pelouses, prairies sèches, bords de chemins, potager, décombres.
Tiges : dressées, très rameuses, striées dans leur longueur de bandes alternativement blanchâtres et vertes.
Feuilles : alternes, pétiolées, les inférieures et les moyennes plus ou moins en forme de patte d’oie (d’où le nom de la plante, du grec "chên" qui signifie oie et "podium" signifiant patte), aiguës au sommet. Les feuilles supérieures sont plus allongées, souvent entières, toutes un peu charnues, vert foncé au-dessus et blanchâtres en dessous, recouvertes d’une couche farineuse ; au lavage, cette farine se dépose sur les parois du récipient.
Fleurs : très petites, verdâtres, formant une grappe étirée au sommet de la tige.
Floraison : juillet à octobre.
Fruits : membraneux et nombreux ; ils renferment une graine noire luisante, d’un peu plus d’un millimètre de diamètre.
Partie souterraine : racine principale robuste et, avec le temps, difficile à arracher.
Principaux caractères d’identification : l’habitat (jardins, décombres), la forme des feuilles et la couche farineuse au revers des feuilles.
Autres espèces du genre en Europe : 22 dont 17 en France, 13 en Suisse et 11 en Belgique dont le chénopode Bon Henri décrit plus loin.
Confusions possibles : avec d’autres chénopodes ou des arroches. Ces confusions seraient sans danger car toutes ces plantes peuvent être consommées.
Utilisations alimentaires : les feuilles du chénopode blanc possèdent, crues ou cuites, une saveur délicate rappelant, en plus fin, celle de l’épinard qui appartient à la même famille. C’est une très bonne plante de base pour la salade et un excellent légume cuit tout simplement à la vapeur pour mieux en conserver le goût. Tout ce qui se prépare avec des épinards peut se préparer avec cette plante à la saveur délicate.
Composition : le chénopode blanc est très riche en protéines complètes, en vitamines A et C, et en calcium. Il renferme aussi des vitamines B, du phosphore, du fer, des saponines et de l’acide oxalique.
Propriétés médicinales : la plante est sédative et rafraîchissante, légèrement laxative et très nutritive.
Toxicité : tout comme chez l’épinard, les oxalates solubles des chénopodes se montrent irritants et il faudra éviter de les consommer en excès. On peut aussi les faire cuire dans plusieurs eaux. Les malades rénaux, hépatiques, arthritiques ou lithiasiques, ainsi que les goutteux s’en méfieront. Il en est de même pour tous les chénopodes.

Remarque : on vend, depuis quelques années dans le commerce, les graines de quinoa (chenopodium quinoa), un cousin de notre plante, originaire des Andes, qui était l’une des céréales les plus importantes des Incas. Avant que l’on ne mette au point des variétés sans saponines, il était nécessaire de cuire ces graines dans deux eaux.

2. LE CHÉNOPODE BON HENRI
Plante montagnarde appelée épinard sauvage, abondante en altitude, même élevée où elle forme des touffes conséquentes. De longs épis élevés permettent de la repérer.
Description : touffe de grandes feuilles hastées, deux oreillettes dirigées vers le bas, d’un beau vert foncé, la face inférieure est couverte de poudre farineuse.

Tiges : dressées, souples, et peu rameuses ;
Fleurs : petites, verdâtres, en épis, leur couleur vire au rouge, au brun ;
Fruits : contenant une graine brune ;
Souche : épaisse
Confusions possibles : aucune quand les épis floraux sont développés. L’importance de la touffe et la bonne tenue des feuilles permettent de le distinguer des autres chénopodes et de l’arroche. La confusion serait sans danger car tous sont comestibles.
Récolte : de juin à septembre. Cueillir seulement quelques pousses sur chaque plante afin de la préserver.
En cuisine : les feuilles se préparent comme celles des épinards. Les jeunes feuilles se mangent crues en salades ou en omelette. Les feuilles plus âgées sont blanchies puis préparées en purée ou en gratin. Les inflorescences jeunes seront cuites à la vapeur ou pongées dans uns pâte à beignets épaisse.
Composition, propriétés et toxicité sont semblables pour les divers chénopodes.

Vous trouverez quelques recettes de cuisine en suivant ce lien.

mercredi 5 avril 2017

PAS BONNES A CROQUER ! L’ARUM ET LA CHELIDOINE: deux plantes toxiques de saison.

L’ARUM TACHETE. Arum maculatum
          Gouet, pied de veau, gouet maculé
          Famille des aracées

Habitat : forêts alluviales et à humus doux, haies, plante nitrophile.
Description : plante vivace de 25-40 cm, glabre, remarquable par son feuillage, sa floraison et ses fruits.


Feuilles : partant toutes de la base de la plante, longuement pétiolées, engainantes à la base, à limbe en forme de fer de flèche à 2 oreillettes triangulaires écartées, aiguës au sommet, luisantes, vertes, parfois maculées de brun, caoutchouteuses au toucher.
Fleurs : minuscules, les mâles et les femelles disposées séparément en deux groupes denses, l’un au-dessus de l’autre, à la base de la tige (spadice) renflée au sommet en une massue rouge violacé et entourée d’une large feuille enroulée en cornet appelée spathe, d’un vert jaunâtre parfois violacé ; l’inflorescence termine la tige unique partant du centre des feuilles.
Floraison : avril, mai.
Fruits : baies d’abord vertes puis rouges luisantes à maturité, globuleuses, réunies en un épi compact au sommet de la tige.
Spadice, spathe puis feuilles se fanent après la floraison.
Partie souterraine : tige souterraine courte, épaissie en un gros tubercule oblong. Ce rhizome bulbeux porte les racines et les bourgeons qui donneront des tiges à la saison prochaine dès les premiers jours de printemps.
Principaux caractères d’identification : feuilles luisantes, en fer de flèche, toucher caoutchouteux, aspect de l’inflorescence, épi compact de fruits rouges au sommet de la tige.
Culture : l’arum est cultivé comme plante ornementale. Sous les tropiques poussent des espèces souvent géantes et d’aspect diabolique.
Autres espèces du genre en Europe : 7 dont 3 en France, 1 en Suisse et 1 en Belgique. L’arum d’Italie (arum italicum) se rencontre dans le midi, l’ouest et le centre de la France.
Tous les arums sont toxiques.
Confusions possibles : Il arrive que l’on confonde l’arum et le chénopode bon-henri ou épinard sauvage qui est un excellent comestible, mais les feuilles de ce dernier sont couvertes en-dessous, d’une poussière farineuse caractéristique qui devrait éviter la confusion. Nous aborderons cette plante très bientôt.
Les baies rouges ne peuvent être confondues avec aucun comestible mais elles sont tentantes pour les enfants.
Toxicité : Les différentes espèces d’arum sont extrêmement irritantes et rubéfiantes. Le contact de leur suc avec les muqueuses ou les yeux est dangereux.
L’ingestion d’une partie de la plante peut provoquer un œdème de la gorge pouvant entraîner la mort par asphyxie. En général, leur saveur âcre qui se manifeste très rapidement empêchera d’en goûter plus qu’une bouchée.
Par contre, les fruits, d’un beau rouge corail à maturité sont un peu sucrés et se montrent attirants pour les enfants. Or, ils sont très irritants et produisent des troubles digestifs, nerveux et cardiaques parfois mortels.
Composition : les arums renferment de minuscules raphides d’oxalate de calcium, extrêmement irritant ainsi qu’une essence âcre.
Les fruits sont très riches en saponines responsable de leur toxicité. Les animaux eux-mêmes ne les consomment pas.

Utilisations : on s’est servi, autrefois, de la fécule des rhizomes pour amidonner le linge et on dit que dans les temps de grande famine, on a consommé les rhizomes après les avoir fait dégorger à l’eau courante et bouillis longuement dans plusieurs eaux pour diminuer leur âcreté et en extraire une abondante fécule.

LA CHELIDOINE. Chélidonium majus
         Grande éclaire, herbe-aux verrues, éclaire, herbe-à cors.
          Famille des papavéracées.
Habitat : Plante rudérale, décombres, vieux murs.
Description : feuillage découpé, à odeur assez désagréable et dont toutes les parties laissent s’écouler à la cassure un suc jaune ou orangé caractéristique.


Tige : dressée, rameuse, fragile, velue.
Feuilles : alternes, amples, molles, composées de 5-7 segments ovales bordés de lobes arrondis, d’un vert glauque en-dessous.
Fleurs : petites, enveloppées de 2 sépales tombant à la floraison, à 4 pétales jaunes, rapidement caducs et à étamines nombreuses, réunies en ombelles simples, lâches, à pédoncules inégaux.
Floraison : avril à octobre.
Fruits : longues capsules linéaires (3-4 cm de long), glabres, bosselées par les graines qui sont rangées sur une membrane centrale.
Principaux caractères d’identification : habitat, latex jaune, feuillage ample et découpé, fleurs à 4 pétales jaunes.
Autres espèces du genre en Europe : aucune.
Toxicité : le latex jaune de la plante est irritant, en particulier pour les muqueuses. L’ingestion des feuilles fraîches a parfois produit de graves troubles digestifs, nerveux et cardiaques. La racine serait particulièrement toxique.      
Composition : la plante contient plusieurs alcaloïdes (chélidonine, sanguinarine, chélérytrine, berbérine, protopine…)
Propriétés médicinales : la chélidoine a été utilisée comme antispasmodique, analgésique, diurétique et cholérétique. On l’utilise encore couramment en application sur les verrues.
Elle a aussi été utilisée pour soigner les troubles de la vue : la chélidoine porte d’ailleurs le nom d’éclaire, de grande éclaire à cause de ses propriétés ophtalmiques.
Pour tout ce qui est médical, consulter des spécialistes qui prescriront des remèdes adéquats.
PAS D’AUTO-MEDICATION.
Il n’y a donc aucune recette à proposer car je tiens à vous retrouver toujours plus nombreux.