mardi 31 janvier 2017

LE TILLEUL

Durant l’hiver, l’envie vous prend peut-être de siroter une bonne tisane ? Avez-vous pensé au tilleul ? Le connaissez-vous ? Abordons donc cet arbre et découvrons ses richesses.
TILLEUL : Tilia x vulgaris  Tilleul vulgaire (ou commun)
Famille des tiliacées.
Description : bel arbre pouvant atteindre plus de 30 mètres, à floraison délicieusement parfumée, couronné d’une tête ovale ou arrondie, très touffue.

Tronc : écorce d’abord lisse, puis profondément sillonnée, gris brun foncé.
Feuilles : alternes, pétiolées, en forme de cœur renversé, aiguës au sommet, dentées en scie sur les bords, munies de petites touffes de poils aux aisselles des nervures sur la face inférieure, vert foncé au-dessus, plus claires en-dessous.
Fleurs : assez petites, blanc jaunâtre, munies de 5 sépales, 5 pétales et de nombreuses étamines. Réunies par 5-7 en une petite grappe à l’extrémité d’un pédoncule soudé sur une grande partie de sa longueur à une bractée membraneuse.
Floraison : juin, juillet.

Fruits : globuleux, velus, à 5 côtes légèrement saillantes, renfermant une graine oléagineuse.
Principaux caractères d’identification : forme des feuilles et fleurs odorantes. Il se plaît dans les jardins, les parcs et au bord des routes.
Culture : différentes espèces de tilleul sont plantées pour l’ornementation dont le tilleul commun.
Autres espèces du genre en Europe : 6 dont 2 en France, Suisse et Belgique : le tilleul à petites feuilles (tilia cordata) et le tilleul à grandes feuilles (tilia platiphyllos). Le tilleul vulgaire décrit ici est un hybride entre ces 2 espèces. Il est plus vigoureux et plus résistant à la sécheresse que ses parents.
Confusions possibles : entre les différents tilleuls est sans danger car toutes les espèces s’utilisent de la même manière. Les feuilles de tilleul vulgaire et du tilleul à petites feuilles sont cependant meilleures que celle du tilleul à grandes feuilles.
Les feuilles du noisetier ressemblent un peu à celles du tilleul : elles ne sont pas toxiques mais sont astringentes.
Utilisations alimentaires :
Les très jeunes feuilles sont tendres, mucilagineuses et agréables au goût ; elles peuvent servir de base de salade. Lorsqu’elles sont cuites, par contre, leur texture mucilagineuse n’est pas appréciée de tous mais elles peuvent épaissir les soupes. On peut sécher les feuilles développées, en retirer les nervures puis les pulvériser au moulin à café pour en préparer une poudre verte. Mélangée à de la farine, elle sert à faire du pain ou des galettes savoureuses et riches en nutriments. Les fleurs de tilleul sont célèbres pour leurs propriétés médicinales mais leur parfum permet d’aromatiser salades de fruits, desserts et boissons.
La graine des fruits, oléagineuse, peut être grignotée telle quelle. Elle a servi au XVIIIe siècle à préparer un étrange succédané du chocolat.
L’aubier, c’est-à-dire la partie du tronc ou des branches comprises entre le bois et l’écorce est également utilisé en tant que draineur naturel.
Comme d'habitude, je vous invite à trouver quelques recettes à base de tilleul ICI.

Composition : les feuilles sont riches en protéines, mucilage, vitamine c et en sels minéraux.
Les fleurs renferment une huile essentielle, du mucilage, du tanin, des hétérosides et diverses substances.
Les graines sont riches en huile grasse.
Propriétés médicinales :
Les feuilles sont émollientes.
En infusion légère, les fleurs sont sédatives, antispasmodiques et diaphorétiques. Elles favorisent la circulation du sang. Cependant, à dose élevée ou à un temps d’infusion trop long, la tisane est excitante et peut provoquer des insomnies.
L’aubier est reconnu comme diurétique, cholérétique, hypotenseur et antispasmodique. Pour le tilleul comme pour les autres plantes, la nature du sol est très importante et les produits les plus actifs proviennent des tilleuls sauvage du Roussillon. Son utilisation a détruit de nombreux arbres sauvages dans cette région.
Le tilleul donne un miel très agréable et renommé.
Autres usages : Le bois de tilleul est très apprécié des ébénistes car il se travaille très bien. Il a servi à confectionner des touches de pianos et d’orgues.
Pour sculpter des marionnettes, c’est un bois intéressant car il se travaille dans tous les sens, son odeur très agréable mais parfois discrète se situe entre l'érable et le saule.
Quelques anecdotes : le nom grec du tilleul est le même que celui de la mère du centaure CHIRON (PHYLIRA, amoureuse de CHRONOS) qui apprit l’art de guérir aux dieux.
Le tilleul est considéré comme arbre civique et lors de la révolution française, en 1792, 60000 pieds de tilleuls appelés « arbres de la liberté » sont plantés dans l’Hexagone. Partout, en bordure des marchés, dans les cimetières se dressent les tilleuls.
Il abonde le long des lieux de pèlerinages consacrés à la vierge Marie et dans les cours municipales, c’est également sous cet arbre (outre le chêne) que jadis, on rendait la justice.


La neige a fondu et si les températures sont clémentes, nous allons bientôt penser à une première sortie 2017 ! La date vous sera communiquée lors du prochain bulletin plante.

 A bientôt et courage, l’hiver diminue et les jours allongent. 

samedi 14 janvier 2017

LES SAUGES

Première plante pour 2017 :
LES SAUGES.
A.      Sauge officinale : salvia officinalis
                                 Famille des lamiacées
Appellations communes : petite sauge, sauge franche, thé de France, thé de Grèce, thé de Provence.
Caractères d’identification : plante herbacée, commune le long des haies, des talus et des bois en friches, sous-arbrisseau aux feuilles relativement petites et très odorantes, spontanée sur les coteaux arides de la région méditerranéenne.

Feuilles : pétiolées, lancéolées, rugueuses, persistantes, opposées, glabres, à peine dentées.
Fleurs : bleu violacé, bilabiées, bractées apparentes, disposées en bouquets tout au long de la hampe florale à partir de son tiers supérieur. Comme les autres sauges, elle ne possède que 2 étamines. Floraison : mai à août.
Fruits : formés de 4 akènes ovoïdes.
Partie souterraine : souche développée.
Récolte : les sommités fleuries en été et les feuilles à la fin du printemps (mai, juin).
Culture : si on la rencontre à l’état sauvage sur les pentes et les herbages de Provence et en bordure des chemins, elle est cultivée au potager et aime la terre légère et sèche et une bonne exposition en plein soleil.
Composition : la sauge officinale est riche en huile essentielle que l’on extrait par distillation. Les feuilles renferme des tanins, de la vitamine PP et entre autres substances, un œstrogène.
Propriétés médicinales : la sauge officinale est stimulante, stomachique, antisudorale, antiseptique, emménagogue et astringente. Cette plante est utilisée sous forme de spécialités pharmaceutiques en allothérapie, en homéopathie et en pharmacie dermocosmétologique.
Toxicité : l’huile essentielle de sauge peut provoquer des troubles nerveux. Prise en excès sur une longue période, les infusions seraient nocives. La sauge ne doit pas être utilisée en cures continues. Il faut l’éviter en cas de grossesse et d’allaitement. Elle est contre indiquée en cas d’insuffisance rénale et d’instabilité neuro-végétative.
Utilisations alimentaires : les fleurs sont utilisées pour décorer les salades et autres plats. Les feuilles aromatisent viandes et légumes et des tisanes digestives.
Fleurs et feuilles accompagnent les plats cuisinés. On en obtient d’excellentes boissons : vins, eaux de sauge, infusions et liqueurs.
Autres usages : l’huile essentielle extraite par distillation de la sauge sarclée est utilisée en parfumerie : c’est un excellent fixateur pour la fabrication de parfums.
Au jardin, planter la sauge parmi les choux protégera ces derniers des papillons blancs du chou.
Les fleurs séchées et réduites en poudre peuvent être saupoudrées entre les plants. La sauge masque aussi les odeurs de la carotte et éloigne la mouche du légume.
Infusion contre les maladies cryptogamiques : 500 g de sauge fraîche et 5 litres d’eau.
Jeter la sauge dans l’eau bouillante et laisser frémir 20 minutes. Éteindre le feu et couvrir. Laisser refroidir puis filtrer. A utiliser pur sur poireaux, choux et carottes.

Quelques petits trucs bien être et santé :

1. Lotion purifiante pour les peaux grasses : 1 grosse poignée de sauge séchée et 250 ml d’eau de source ou déminéralisée.
Mettre la sauge dans l’eau bouillante et laisser infuser 15 minutes. Filtrer. Utiliser sur la peau matin et soir. Cette infusion se conserve 5 à 6 jours au réfrigérateur.
2. Lotion stimulante pour la croissance des cheveux : ½ poignée de feuilles de sauge séchée et ¼ de vodka ou de rhum. Faire macérer le tout pendant 10 jours puis filtrer. Masser ensuite le cuir chevelu avec cette lotion assainissante. (recette non testée personnellement)
3. Problème de transpiration des pieds ? Glisser 3 ou 4 feuilles de sauge dans chaque chaussure pour réguler la transpiration et assainir les chaussures et les pieds.
4. Enfin, si vous souffrez de maux de tête, tressez une couronne de sauge et portez la sur la tête… les mauvaises humeurs devraient s’envoler… A vous d’essayer !!

B.   La sauge des prés.    Salvia pratensis
Description : plante vivace 30 80 cm, très commune, à grandes fleurs bleu foncé.

Tige : dressée, quadrangulaire, simple ou un peu rameuse.
Feuilles : grandes, presque toutes à la base, ridées, munies d’un pétiole, de contour largement ovale, doublement crénelées, d’un vert foncé mat.
Fleurs : grandes, 2, 3 cm, à corolle bleue, formées de 2 lèvres écartées, style bifide dépassant nettement la lèvre supérieure courbée en faux.
Floraison : mai- juillet.
Fruits : formés de 4 akènes ovoïdes bruns.
Partie souterraine : souche développée.

Autres espèces du genre en Europe : 35 dont 11 en France, 4 en Suisse et en Belgique.
Certaines espèces sont des sous- arbrisseaux aux feuilles petites et très odorantes, utilisées comme condiment : il s’agit surtout de la sauge officinale décrite plus haut.
La plupart des sauges herbacées ne sont pas aromatiques sauf leurs inflorescences.
La sauge sarclée possède des feuilles et surtout des inflorescences rougeâtres visqueuses qui dégagent un parfum puissant.
Deux variétés observées en Belgique :
- La sauge des prés qui affectionne les pelouses et prairies sèches et calcicoles. Elle présente les mêmes actions que la sauge officinale mais à un moindre degré.
- La sauge verticillée (salvia verticillata) 25 à 60 cm, fleurs violettes à pourpre, lèvre supérieure plus ou moins droite, pousse  sur sites rudéralisés et dégage une odeur plutôt fétide.

Confusions possibles : avec d’autres sauges herbacées. Une confusion serait sans danger car leur usage n’est pas toxique. 

Retrouvez quelques recettes de cuisine en cliquant ICI.