jeudi 25 février 2016

L'ASPERULE ODORANTE


Galium odoratum
Gaillet odorant, gaillet des bois, reine de mai
Famille des rubiacées.

Description :
Plante herbacée, vivace, de 10-30 cm, formant des colonies sur litières de feuilles de hêtres et autres feuillus.


Tige : dressée, non ramifiée, quadrangulaire.

Feuilles : disposées comme les rayons d’une roue autour de la tige= feuilles verticillées, 6 à 8 feuilles autour du même point, allongées, aiguës, avec un minuscule crochet au bout, aux bords légèrement rugueux, vert foncé.

Fleurs : à 4 pétales aigus, soudés, d’un blanc pur, légèrement odorantes, regroupées en petits bouquets en haut de la tige.
Floraison : mai- juin.

 Fruits : petits, globuleux, couverts de poils crochus.


Partie souterraine : rhizome ramifié.

Principaux caractères d’identification :

Habitat caractéristique : forêts de feuillus clairs, sous- bois et lisières de hêtraies
Feuilles verticillées
Vit en colonies.

Autres espèces du genre en Europe :
Gaillet gratteron dont nous avons déjà parlé lorsque nous avons abordé les gaillets.

Confusions possibles :
Aucune dans son habitat : il n’y existe aucune autre plante de petite taille vivant en colonies et dont la tige non ramifiée porte des feuilles verticillées.

Utilisations alimentaires :
La plante,  inodore à l’état frais, acquiert au séchage une odeur suave très agréable ; on l’a de ce fait, utilisée depuis longtemps pour aromatiser les boissons. 
Le MAITRANCK au Luxembourg et dans le canton d’Arlon en Belgique, le MAIBOWLE en Allemagne. 
C’est aussi une plante « star » dans l’est de la France (Lorraine, Alsace et jusque la Suisse.)
On peut parfumer les crèmes en infusant la plante dans du lait.

Composition :

La plante fraîche renferme un hétéroside (aspéruloside) qui libère au cours du séchage de la coumarine très odorante.


ATTENTION : soyez rigoureux lors du séchage de l’aspérule. Si elle noircit, ne la consommez surtout pas ! Ce phénomène indique que la coumarine s’est transformée en dicoumarol, substance très toxique : c’est une anti vitamine K qui peut causer de graves hémorragies.

Propriétés médicinales :
L’aspérule est antispasmodique, sédative, diurétique et cholagogue.
Conservation : 1 an pour les feuilles séchées.

Parties comestibles
Les feuilles, de préférence avant la floraison car elles seront moins amères.
Les fleurs (mai juin)
Les graines (juin, juillet) contenues dans les petites cosses (les siliques) dressées autour de la tige.

Quelques recettes  à la page de "Marraine Bobette : l'aspérule odorante".

Autres usages :
L’aspérule séchée sert à parfumer le linge dans les armoires. Son odeur de foin séché vanillé persiste plusieurs années. 

Le prochain article traitera des tisanes, ce qui vous permettra de sécher les plantes que vous souhaitez dès le début de la saison.


lundi 8 février 2016

ROBINIER FAUX-ACACIA

LE ROBINIER FAUX ACACIA.
Robinia pseudoacacia
Robinier, acacia
Famille des fabacées
Description : Le robinier est une essence ligneuse originaire d’Amérique du nord et introduite avec succès en Europe en 1601 par Jean Robin qui le baptisa « acacia », ce que les botanistes durent démentir après examen minutieux et ils le dénommèrent robinier en l’honneur de J. Robin.
Cet arbre appartient à la famille des fabacées comme les haricots, les genêts et sa présence fortifie le sol en azote.
Il s’est bien acclimaté en Europe : il pousse jusqu’au 63e degré de latitude nord et grimpe entre 600 et 700 m d’altitude.
Jusqu’au début du 20e siècle, il était abondamment utilisé pour sa faculté de se multiplier par drageons et sa capacité  à fixer les sols instables
Par contre, les acacias vrais sont des plantes de la sous-famille des mimosacées qui vivent dans les savanes de la zone tropicale, espèce épineuse mais dont les fleurs sont très différentes de celles du robinier
Arbre pouvant atteindre 25 à 30 m de hauteur, aux branches irrégulières et épineuses, à feuillage découpé, portant des grappes de fleurs blanches très odorantes, formant souvent des colonies.

TRONC : court, pas très droit, écorce gris taupe profondément crevassée dans la longueur, crevasses séparées par des crêtes qui semblent s’enchevêtrer.
FEUILLES : alternes, composées de 7 à 25 folioles parfaitement ovales, de 2 à 5 cm de long, vert clair dessus et grisâtre en-dessous, devenant jaunes en automne, molles et lisses. A la base de chaque pétiole se trouvent 2 stipules transformées en épines acérées qui persistent après la chute des feuilles.
FLEURS : grandes, en forme de papillon, blanc nacré et odorantes, réunies en grand nombre en grappes pendantes cylindriques. Elles contiennent un abondant nectar qui attire les abeilles en grand nombre.
Floraison : mai, juin
FRUITS : gousses brunes et aplaties de 5 à 10 cm de longueur, renfermant une dizaine de graines gris olivâtre à noir, luisantes.
PARTIE SOUTERRAINE : racines latérales allongées produisant de nombreux rejets.

Culture :
Le robinier est fréquemment cultivé pour l’ornementation. Le robinier hispida l’est aussi pour ses fleurs roses.
Détails techniques : bois dur et élastique, aussi dur que le chêne, se conservant bien sous l’eau et convenant pour des travaux de tournage. C’est un excellent combustible mais il produit beaucoup d’étincelles. Il peut vivre plusieurs siècles.
Autres espèces du genre en Europe : aucune
Habitat : bois clairs, lisières des forêts et des haies.
Confusions possibles : aucune avec les caractères ci-dessus.
ATTENTION  à la confusion avec le cytise (laburnum anagyroïdes) dont les fleurs sont jaune d’or et sont toxiques.

Utilisations alimentaires :
Les bourgeons foliaires et les jeunes pousses tendres ont été consommés cuites à l’eau.
Les graines étaient parfois torréfiées et utilisées comme succédané de café.
Les indiens d’Amérique du nord les mangeaient après les avoir fait longuement bouillir.
Ce sont principalement les fleurs qui sont utilisées surtout sous forme de beignets dont la pâte réalisée avec de la fécule ou de la farine de riz doit être légère afin de profiter de leur parfum et de leur saveur sucrée. Crues, elles sont très agréables et peuvent être ajoutées aux salades de légumes et de fruits mais en petites quantités.
Les jeunes inflorescences encore en boutons ont un goût agréable rappelant les petits pois.
Composition : les fleurs sont riches en nectar et renferment un glucoside et de l’asparagine.
Les graines crues renferment des substances toxiques proches de celles du ricin ; la cuisson les détruit. Elles renferment également une huile grasse.
Toxicité : Les graines crues sont toxiques de même que la racine et le cambium qui sont émétiques et purgatifs.
Un abus de fleurs crues peut également entraîner des vomissements.
Comment  conserver les fleurs d’acacia :
Les fleurs fraîches se conservent quelques heures après la cueillette.
Les fleurs crues conservées dans de l’eau de vie et du sucre se conservent 2 mois.
Les fleurs mixées avec du sucre puis séchées se conservent 6 mois et se saupoudrent avec bonheur sur une tarte aux fruits dès la sortie du four.
Étant donné la toxicité des fleurs crues, éviter d’ajouter son sucre floral dans des préparations froides.

Quelques recettes figurent sur la page "Les recettes de marraine Bobette : le robinier faux-acacia"