jeudi 30 décembre 2021

Le FRAGON

 

LE FRAGON : ruscus aculeatus

                            Famille : liliacées

                            Noms communs : fragon épineux, fragon piquant, petit houx, faux houx.

C'est une plante comestible mais qui n'a qu'un faible intérêt culinaire (un peu comme la fougère aigle)

Description : sous arbrisseau de 30-80 cm, d'aspect caractéristique, à feuillage épineux et persistant.



Tiges : dressées, nues à la base et très rameuses vers le haut, vert foncé, striées dans la longueur, formant une touffe dense à l'intérieur desquelles se trouvent les jeunes pousses à ramasser : ces dernières sont violet foncé et luisantes.

Feuilles : réduites à des écailles membraneuses, remplacées par des rameaux aplatis, des fausses feuilles appelées « cladodes ». La particularité de ces cladodes est qu'elles portent les fleurs puis les fruits. Elles sont vert foncé, coriaces et rigides, alternes, sessiles, ovales et terminées en pointe piquante, à surface veinée de stries parallèles.

Fleurs : très petites, verdâtres, munies d'un court pédoncule partant un peu au-dessous du milieu de la face du cladode, solitaires ou par deux.

Floraison : hiver, printemps.

Fruits : baies globuleuses, rouge vif qui contiennent une à deux grosses graines jaunes.

Partie souterraine : rhizome oblique et rampant, noueux, de couleur grisâtre.

Principaux caractères d'identification : aspect, buisson touffu à « feuillage » persistant et piquant, fleurs sur les cladodes, fruits rouges.

Culture : le fragon est souvent planté pour l'ornementation.

Cueillette : jeunes pousses en mars-mai.

Les pousses doivent être cueillies lorsqu'elles se cassent facilement entre les doigts (comme les fougères aigles). Plus tard, elles sont trop ligneuses pour être consommées.

Habitat : bois, haies, même en terrain sec et calcaire, jusqu'à 700 m d'altitude.

Presque toute la France, Suisse, Belgique, presque toute l'Europe ;

Autres espèces du genre en Europe : 2 dont 1 en France : le ruscus hypoglossum L, rencontré uniquement dans le Var, autour d'Hyères, fréquent dans le sud et l'est de l'Europe.

Confusions possibles : éventuellement avec l'espèce précédemment citée mais trop rare dans nos régions pour qu'une confusion existe réellement ; il ne faudrait d'ailleurs pas la ramasser vu sa rareté.

Utilisations alimentaires : les jeunes pousses d'un beau violet foncé et fragiles comme du verre peuvent être ramassées et consommées à la façon des asperges, cuites à l'eau et servies avec une sauce ou éventuellement mangées crues. Elles sont amères, sucrées et aromatiques ; la cuisson les adoucit.

Composition : le rhizome renferme une huile essentielle, une résine, des saponines, des sels de potasse et de chaux, des hétérosides stéroliques.

Propriétés médicinales : le rhizome est vasoconstricteur du système veineux (plus actif que le marron d'Inde) : il est peut-être le plus puissant vasoconstricteur naturel connu ; il est aussi désinfectant, anti-œdémateux, diurétique urique.

Toxicité : les fruits du fragon peuvent, du fait de leur teneur en saponines, provoquer des troubles digestifs et l'hémolyse (altération des parois des globules rouges, ce qui libère l'hémoglobine)

Si cette plante comestible a peu d'attraits culinaires, elle est très intéressante en phytothérapie et demande donc l'avis de spécialistes.

Le fragon est utilisé depuis des temps très anciens : Dioscoride, dans l'Antiquité célébrait déjà ses vertus diurétiques. Il est très connu aujourd'hui pour son efficacité dans le traitement des varices, des hémorroïdes et en cas de troubles de la circulation veineuse.

Le rhizome du fragon entre, avec les racines de persil, d'ache, d'asperge et de fenouil, dans la préparation du sirop des 5 racines utilisé en médecine pour ses vertus apéritives.

Autre utilisation : vous pouvez utiliser le fragon en décoration une bonne partie de l'hiver mais attention, elle pique !

N'utilisez cette plante de façon personnelle que pour l'ornement car elle peut être toxique même à petite dose.

Pas de recettes proposées : seules les jeunes tiges cassantes et violet foncé peuvent être dégustées comme les asperges sauvages et les crosses de fougères aigle.

Attention, retour à l'article précédent : un oubli s'est glissé dans la recette du « gâteau potiron-noisettes » : j'ai oublié de mentionner le sucre : 200 g de sucre ou 75 g de sucre blanc et 80 g de sucre de coco : cet oubli a été corrigé ! Merci à Suzanne de me l'avoir signalé !

Je vous propose 3 nouvelles recettes :

Dans la rubrique plaisirs divers d'hiver :

1. Biscuits sans farine

2  Spéculoos (ma recette)

3. Bavarois aux spéculoos et à la chicorée.

Voilà, ces quelques nouvelles recettes pour vous occuper durant ces jours humides : des réalisations culinaires qui vous vous permettront peut-être de découvrir des saveurs et qui réjouiront vos papilles !

 

A tous et toutes, je souhaite une belle année 2022 : il suffit de presque rien pour découvrir autour de nous une multitude de trésors gratuits : un sourire, même derrière le masque, un bonjour, un oiseau à la mangeoire, un bourgeon bien caché sous son écaille, une fleur de givre, un coin de ciel bleu, un lever ou coucher de soleil…regarder autour de soi et découvrir que nous ne sommes pas seuls ! Partageons, échangeons, donnons, ouvrons notre cœur et la vie sera plus belle !

lundi 13 décembre 2021

Le COLCHIQUE

 

LE COLCHIQUE. Colchicum automnale

                                   Famille : liliacées

                                    Noms communs : tue-chien, narcisse d'automne

Plante toxique : 3 cg entraînent la mort

Description : plante vivace de 10-40 cm, glabre, donnant de jolies fleurs en automne, ses feuilles et ses fruits au printemps de l'année suivante.



Feuilles : dressées, larges et lancéolées, longues (20-40 cm de long) groupées par 4 ou plus autour du fruit.

Fleurs : grandes, à divisions oblongues de 5-7 cm au-dessus du tube allongé, rose lilas, entourées dans le bas de gaines membraneuses, solitaires ou réunies par 2-5.

Floraison : août-octobre. La variété « colchicum vernale » fleurit au printemps.

Fruits : capsules obovales de la taille d'une noix, apparaissant avec les feuilles en avril-juin de l'année suivante.

Partie souterraine : bulbe solide entouré de tuniques minces et brunâtres.

Principaux caractères d'identification : fleurs, feuilles entourant le fruit, période de présence différente des fleurs et des feuilles.

Culture : le colchique est parfois cultivé comme plante ornementale.

Autres espèces du genre en Europe : 22 dont 4 en France et 1 en Suisse.

La plupart de ces espèces sont moins fréquentes et la répartition géographique beaucoup plus restreinte que le colchique d'automne.

Toutes les espèces sont violemment toxiques.

Confusions possibles : par les fleurs, avec le crocus dont aucun n'est considéré comme comestible dans nos régions. Les colchiques ont 6 étamines alors que les crocus qui appartiennent à la famille des iridacées n'en ont que 3. (crocus sativus est cultivé pour ses étamines qui, une fois séchées donnent le safran)

Par les feuilles, une confusion pourrait être possible avec des ails ou des poireaux sauvages d'aspect souvent semblable. Il sera facile de les en distinguer rien qu'en froissant les feuilles car le colchique est inodore.

Toxicité : toutes les parties du colchique d'automne sont violemment toxiques. Il en est probablement de même chez les autres espèces. L'ingestion de la plante produit des troubles digestifs, cardio-vasculaires, nerveux et respiratoires, généralement très graves et fréquemment mortels. Le bétail est souvent intoxiqué : une quantité de feuilles représentant 0,1% du poids de l'animal suffit à le tuer.

Composition : les colchiques renferment de très puissants alcaloïdes, principalement la colchicine.

Propriétés médicinales : la colchicine s 'emploie comme diurétique, analgésique, anti-inflammatoire, antigoutteux, antiviral, excitant des sécrétions hépatiques et intestinales. La plante entière serait trop délicate à utiliser.

Contre les cors aux pieds, mettre une poignée de feuilles de colchiques dans la chaussure et marcher le plus possible ce jour-là : ce serait un remède radical !

Vu sa grande toxicité, n'utiliser cette plante que sur prescription médicale.

Aucune recette pour cette plante bien sûr, mais quelques recettes de saison.

 

  1. Avec des noisettes : gâteau potiron, noisettes et amandes
  2. Avec des châtaignes : penne aux châtaignes et canard fumé,     gâteau des 3 arbres

 Deux nouvelles recettes à retrouver dans « Plaisirs divers d'hiver » :

                  Pâte à génoise (ainsi que la variante biscuit de Savoie).

                  Crème au beurre.

Ces deux dernières recettes peuvent vous permettre de fabriquer votre bûche de Noël.

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Je termine ce petit article en tirant un grand coup de chapeau à PIERRE RABHI décédé la semaine dernière, je le respecte grandement pour son action et ses réflexions riches de sens. Continuons de nous en inspirer pour aider notre si belle planète.

Ma phrase du jour est tirée de son livre « Vers une sobriété heureuse ».

 Face à « toujours plus » indéfini qui ruine la planète au profit d'une minorité, la sobriété est un choix conscient inspiré de la raison. Elle est un art et une éthique de vie, source de satisfaction et de bien être profond.