mardi 23 mai 2017

LE TREFLE DES PRES

LE TREFLE DES PRES  Trifolium pratense
           Noms communs : trèfle rouge, gros trèfle.
           FAMILLE des fabacées (ou anciennement papilionacées)
Description : plante vivace de 10-40 cm, d’aspect caractéristique, plus ou moins velue, formant d’importantes colonies.

Tige : couchée à la base puis redressée, souvent rameuse, feuillée.
Feuilles : réunies à la base de la plante et composées de 3 folioles ovales ou elliptiques, aiguës au sommet, ordinairement entières, portant au-dessus, une tache claire en forme de croissant. Feuilles inférieures longuement pétiolées, feuilles moyennes à court pétiole, feuilles supérieures sessiles, glabres, se terminant brusquement en une fine pointe.
Fleurs : petites, papilionacées à 5 pétales d’un rose pourpré, groupées en capitules globuleux au sommet des tiges (un pompon composé de nombreuses fleurs minuscules.) 
Floraison : mai, octobre.
Partie souterraine : tiges densément ramifiées et résistantes propageant la plante.
Principaux caractères d’identification : feuilles à 3 folioles, inflorescences roses, globuleuses.
Culture : plusieurs espèces sont cultivées comme fourrage ou comme engrais vert : il enrichit le sol en azote rendant l’herbe dont se nourrit le bétail plus nourrissante.
Autres espèces du genre en Europe : 98 dont 54 en France, 23 en Suisse et 21 en Belgique ;
Confusions possibles : en dehors du genre, avec quelques luzernes (dont les fleurs s’organisent souvent en grappes.)Il est  difficile d’identifier précisément les différentes espèces de trèfles, surtout avant la floraison.
Trèfles et luzernes sont comestibles, une confusion serait donc sans danger. Certaines espèces ont des feuilles coriaces et sont donc sans intérêt pour la cueillette.
Avec le trèfle des prés, l’espèce la plus commune est le trèfle rampant à fleurs blanches (trifolium repens). 

Utilisations alimentaires : les feuilles de trèfle, sans le pétiole un peu coriace, sont bonnes crues en salades ou cuites comme légume. Leur saveur est douce et agréable.
Les inflorescences s’ajoutent aux salades ou aux desserts. Le nectar que contiennent les fleurs leur communique une saveur sucrée : les enfants savent qu’on peut sucer les fleurs afin de profiter du suc aromatique et sucré qu’elles libèrent au soleil. Séchées et pulvérisées, on les mélangeait parfois à la farine pour faire du pain.

Consultez la page des recettes au trèfle des prés ici.

Composition : les feuilles sont riches en protéines complètes. Les parties vertes de la plante contiennent protéines, calcium, potasse, fer, phosphore ainsi que des vitamines importantes et variées. C’est la raison pour laquelle, des concentrés de ces plantes sont proposées dans les traitements de déminéralisation, décalcification et perte de croissance.
Propriétés médicinales : les feuilles du trèfle rouge tout comme l’écorce de saule et la reine des prés contiennent de petites quantités d’acide salicylique dont l’aspirine est dérivée. Une infusion de feuilles de trèfles peut soulager les symptômes des maux de tête, des menstruations douloureuses et autres types de douleurs.
Les inflorescences sont dépuratives, diurétiques et cholagogues. Les têtes florales peuvent être appliquées par voie externe pour apaiser de nombreuses affections cutanées dont les brûlures et l’eczéma. Elles sont aussi parfois utilisées dans les médicaments contre les affections de la gorge car elles ont un effet apaisant.

jeudi 4 mai 2017

PAS BONNES A CROQUER : le MUGUET et la DIGITALE

LE MUGUET ET LA DIGITALE.
Deux plantes toxiques de saison.

LE MUGUET. Convallaria majalis
Famille des liliacées
Noms communs : muguet des bois, lis des vallées, gazon du parnasse.
Description : jolie plante de 10-30 cm, à fleurs gracieuses et odorantes.



Tige : simple, nue, enveloppée à la base, ainsi que les pétioles, par des gaines membraneuses.
Feuilles : 2 en partant de la base de la plante, ovales, allongées, aiguës au sommet, glabres, lisses, à nervures parallèles convergeant au sommet, d’un vert vif.
Fleurs : petites, d’un blanc pur, en forme de cloche à 6 dents recourbées, à odeur suave. Groupées par 4-9, toutes du même côté, en une courte grappe lâche au sommet de la tige. Floraison : avril- juin.
Fruits : petites baies globuleuses rouges.
Partie souterraine : rhizome mince longuement traçant.
Principaux caractères d’identification : 2 feuilles sortant du sol, aspect et parfum des fleurs.
Culture : le muguet est très fréquemment cultivé comme plante ornementale.
Confusions possibles : éventuellement avec l’ail des ours (allium ursinum) que l’odorat distinguera sans difficulté vu la forte odeur alliacée de ce dernier.
Par conséquent, si vous cherchez de l'ail des ours, utilisez votre odorat !
Toxicité : toutes les parties du muguet sont dangereuses. Ses baies rouges, tentantes pour les enfants, présentent un risque particulièrement important, mais le simple fait de mâchonner un brin de muguet peut provoquer des troubles digestifs et cardiaques graves entraînant parfois la mort. Un bouquet de muguet placé dans une pièce fermée peut causer des problèmes nerveux ; conserver dans la chambre à coucher, il peut provoquer des céphalées, spasmes, convulsions, délire.
Composition : le muguet renferme dans toutes ses parties de puissants hétérosides cardiotoxiques dont un tonicardiaque très actif, la convallatoxocide, un des plus actifs connus. Il contient également une saponine, le convallaroside.
Propriétés médicinales : judicieusement utilisé, le muguet est tonicardiaque (ralentit et renforce) sans élever la tension artérielle. Il est diurétique, antispasmodique, émétique, purgatif, sternutatoire. Les parties utilisées sont le rhizome, les feuilles et les fleurs. Les effets du muguet sont proche de ceux de la digitale mais il est mieux toléré par l’estomac et ne s’accumule pas dans l’organisme. L’action du muguet est plus lente et progressive mais ne peut remplacer la digitale dans les urgences toni-cardiaques.

La prescription reste strictement réservée au monde médical.


Anecdote : la tradition du muguet offert le premier mai semble remonter à la coutume qu’avaient les anciens à déposer cette fleur au temple d’Hermès, fils de Maia ; Hermès était le dieu des commerçants et si le 2 mai, les fleurs avaient disparu, c’est qu’elles avaient plu à celui qui était aussi le dieu des voleurs.

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LA DIGITALE. Digitalis purpurea
                      Famille : scrophulariacées
                      Noms communs : digitale pourpre, gant de Notre Dame, gant de bergère.
Description : grande plante vivace, parfois bisannuelle, de 50-150 cm, remarquable par son port et ses grandes fleurs pourpres croissant souvent en colonies.

Tige : dressée, robuste, creuse, non rameuse, feuillée, couverte de poils laineux blanchâtres.
Feuilles : ovales, allongées, finement dentées ou crénelées, vertes au-dessus, blanches cotonneuses en-dessous, à nervures en réseau, saillantes en-dessous, très douces au toucher. Feuilles inférieures munies d’un court pétiole sur lequel se prolonge le limbe, feuilles supérieures sessiles.
Fleurs : brièvement pédonculées, grandes (4-5 cm de long) à corolle pourpre avec des taches plus foncées à l’intérieur, en forme de doigt de gant ventru, glabres à l’extérieur, réunies en grappes allongées. Boutons terminaux dressés, fleurs écloses étalés puis pendantes.
Floraison : mai- septembre.
Fruits : capsules ovales couvertes de poils cotonneux qui contiennent un nombre énorme d graines petites et sphériques.
Partie souterraine : racine pivotante développée.
Principaux caractères d’identification : plante des terrains acides et siliceux, grandes feuilles très douces au toucher, port des fleurs.
Culture : La digitale est souvent cultivée comme ornementale. Il en existe des variétés à fleurs roses, blanches ou à taches très accentuées. On cultive parfois la digitale cotonneuse du sud est de l’Europe pour ses vertus médicamenteuses.
Autres espèces du genre en Europe : 11 dont 2 en France, en Suisse et en Belgique : la digitale à grandes fleurs (digitalis grandiflora), plante des montagnes humides, à grandes fleurs jaunes veinées de brun et la digitale jaune (digitalis lutea) plante des lieux secs et pierreux, à petites fleurs jaunâtres sans taches ni veines.
Toutes les digitales sont toxiques.
Confusions possibles : avec la consoude, du moins, avant la floraison, lorsque les grandes  feuilles forment une touffe sortant du sol. Le meilleur critère de reconnaissance est le toucher : les feuilles de la digitale sont cotonneuses, très douces au toucher alors que celle de la consoude sont caractéristiquement rêches et râpeuses. Des confusions se sont néanmoins produites.
Toxicité : les différentes espèces de digitales sont dangereuses dans toutes leurs parties. L’ingestion de leurs feuilles ou de leurs fleurs provoquent des troubles digestifs, nerveux et cardiaques graves pouvant conduire à la mort. Chez la digitale pourpre, 40 gr de feuilles fraîches (ou 10 gr de feuilles séchées) pourraient être mortelles, ce qui ne représente que quelques feuilles.
Composition : les digitales renferment une douzaine d’hétérosides cardiotoxiques très puissants, en particulier, la digitoxide, le gitoxide, en quantité variable selon les espèces considérées. Leur teneur varie suivant la saison, la nature du sol, le climat et la partie de la plante considérée.
Elles renferment également des tanins, huile essentielle, digitoflavine et digitaline.
Propriétés médicinales : les hétérosides extraits de la digitale pourpre servent à ralentir, renforcer et régulariser le rythme du cœur. Les préparations à base de digitales sont également diurétiques. On n’emploie plus la plante entière du fait des risques graves provenant de la difficulté d’un dosage exact de son action. De plus, l’utilisation prolongée provoque une accumulation dans l’organisme, ce qui rend le dosage encore plus difficile.
Anecdote : La médecine antique semble avoir ignoré complètement cette plante réputée seulement comme un poison violent.
C’est un médecin des Vosges qui, au 19e siècle, a reconnu les vertus de la digitale car il avait des malades qui guérissaient grâce à une tisane préparée par une paysanne et dont la digitale était le seul élément efficace.
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Les deux jolies fleurs décrites ci-dessus se contentent d’être admirées ou photographiées.
Pas d’auto-médication ! Un remède quel qu’il soit est toujours prescrit par les spécialistes… Consultez donc votre médecin.