LE
MUGUET ET LA DIGITALE.
Deux
plantes toxiques de saison.
Famille des liliacées
Noms communs : muguet des bois, lis des
vallées, gazon du parnasse.
Description : jolie plante de 10-30 cm, à fleurs gracieuses
et odorantes.
Tige : simple, nue, enveloppée à la base, ainsi que
les pétioles, par des gaines membraneuses.
Feuilles : 2 en partant de la base de la plante, ovales,
allongées, aiguës au sommet, glabres, lisses, à nervures parallèles convergeant
au sommet, d’un vert vif.
Fleurs : petites, d’un blanc pur, en forme de cloche à
6 dents recourbées, à odeur suave. Groupées par 4-9, toutes du même côté, en
une courte grappe lâche au sommet de la tige. Floraison : avril- juin.
Fruits : petites baies globuleuses rouges.
Partie souterraine : rhizome mince longuement traçant.
Principaux caractères d’identification : 2 feuilles sortant du sol, aspect et parfum
des fleurs.
Culture : le muguet est très fréquemment cultivé comme
plante ornementale.
Confusions possibles : éventuellement avec l’ail des ours (allium
ursinum) que l’odorat distinguera sans difficulté vu la forte odeur alliacée de
ce dernier.
Par conséquent, si vous cherchez de l'ail des ours, utilisez votre odorat !
Toxicité : toutes les parties du muguet sont dangereuses.
Ses baies rouges, tentantes pour les enfants, présentent un risque particulièrement
important, mais le simple fait de mâchonner un brin de muguet peut provoquer
des troubles digestifs et cardiaques graves entraînant parfois la mort. Un
bouquet de muguet placé dans une pièce fermée peut causer des problèmes
nerveux ; conserver dans la chambre à coucher, il peut provoquer des
céphalées, spasmes, convulsions, délire.
Composition : le muguet renferme dans toutes ses parties de
puissants hétérosides cardiotoxiques dont un tonicardiaque très actif, la
convallatoxocide, un des plus actifs connus. Il contient également une
saponine, le convallaroside.
Propriétés médicinales : judicieusement utilisé, le muguet est
tonicardiaque (ralentit et renforce) sans élever la tension artérielle. Il est diurétique, antispasmodique, émétique, purgatif, sternutatoire. Les
parties utilisées sont le rhizome, les feuilles et les fleurs. Les effets du
muguet sont proche de ceux de la digitale mais il est mieux toléré par
l’estomac et ne s’accumule pas dans l’organisme. L’action du muguet est plus
lente et progressive mais ne peut remplacer la digitale dans les urgences
toni-cardiaques.
La prescription reste strictement réservée au
monde médical.
Anecdote : la tradition du muguet offert le premier mai
semble remonter à la coutume qu’avaient les anciens à déposer cette fleur au
temple d’Hermès, fils de Maia ; Hermès était le dieu des commerçants et si
le 2 mai, les fleurs avaient disparu, c’est qu’elles avaient plu à celui qui
était aussi le dieu des voleurs.
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Famille : scrophulariacées
Noms communs : digitale pourpre, gant
de Notre Dame, gant de bergère.
Description :
grande plante vivace, parfois
bisannuelle, de 50-150 cm, remarquable par son port et ses grandes fleurs
pourpres croissant souvent en colonies.
Tige :
dressée, robuste, creuse, non
rameuse, feuillée, couverte de poils laineux blanchâtres.
Feuilles :
ovales, allongées, finement
dentées ou crénelées, vertes au-dessus, blanches cotonneuses en-dessous, à
nervures en réseau, saillantes en-dessous, très douces au toucher. Feuilles
inférieures munies d’un court pétiole sur lequel se prolonge le limbe, feuilles
supérieures sessiles.
Fleurs :
brièvement pédonculées,
grandes (4-5 cm de long) à corolle pourpre avec des taches plus foncées à
l’intérieur, en forme de doigt de gant ventru, glabres à l’extérieur, réunies en
grappes allongées. Boutons terminaux dressés, fleurs écloses étalés puis pendantes.
Floraison : mai- septembre.
Fruits : capsules ovales couvertes de poils cotonneux
qui contiennent un nombre énorme d graines petites et sphériques.
Partie
souterraine : racine pivotante développée.
Principaux
caractères d’identification : plante des terrains acides et siliceux, grandes
feuilles très douces au toucher, port des fleurs.
Culture : La digitale est souvent cultivée comme
ornementale. Il en existe des variétés à fleurs roses, blanches ou à taches
très accentuées. On cultive parfois la digitale cotonneuse du sud est de
l’Europe pour ses vertus médicamenteuses.
Autres
espèces du genre en Europe : 11 dont 2 en France, en Suisse et en
Belgique : la digitale à grandes fleurs (digitalis grandiflora), plante
des montagnes humides, à grandes fleurs jaunes veinées de brun et la digitale
jaune (digitalis lutea) plante des lieux secs et pierreux, à petites fleurs
jaunâtres sans taches ni veines.
Toutes
les digitales sont toxiques.
Confusions
possibles : avec la consoude, du moins, avant la floraison, lorsque les grandes feuilles forment une touffe sortant du sol. Le
meilleur critère de reconnaissance est le toucher : les feuilles de la
digitale sont cotonneuses, très douces au toucher alors que celle de la
consoude sont caractéristiquement rêches et râpeuses. Des confusions se sont
néanmoins produites.
Toxicité : les différentes espèces de digitales sont
dangereuses dans toutes leurs parties. L’ingestion de leurs feuilles ou de
leurs fleurs provoquent des troubles digestifs, nerveux et cardiaques graves
pouvant conduire à la mort. Chez la digitale pourpre, 40 gr de feuilles
fraîches (ou 10 gr de feuilles séchées) pourraient être mortelles, ce qui ne
représente que quelques feuilles.
Composition : les digitales renferment une douzaine
d’hétérosides cardiotoxiques très puissants, en particulier, la digitoxide, le
gitoxide, en quantité variable selon les espèces considérées. Leur teneur varie
suivant la saison, la nature du sol, le climat et la partie de la plante
considérée.
Elles renferment également des tanins, huile
essentielle, digitoflavine et digitaline.
Propriétés
médicinales : les hétérosides extraits de la digitale pourpre servent à ralentir,
renforcer et régulariser le rythme du cœur. Les préparations à base de
digitales sont également diurétiques. On n’emploie plus la plante entière du
fait des risques graves provenant de la difficulté d’un dosage exact de son
action. De plus, l’utilisation prolongée provoque une accumulation dans
l’organisme, ce qui rend le dosage encore plus difficile.
Anecdote : La médecine antique semble avoir ignoré
complètement cette plante réputée seulement comme un poison violent.
C’est un médecin des Vosges qui, au 19e
siècle, a reconnu les vertus de la digitale car il avait des malades qui
guérissaient grâce à une tisane préparée par une paysanne et dont la digitale
était le seul élément efficace.
Les
deux jolies fleurs décrites ci-dessus se contentent d’être admirées ou
photographiées.
Pas
d’auto-médication ! Un remède quel qu’il soit est toujours prescrit par
les spécialistes… Consultez donc votre médecin.
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