Ce chapitre sera
développé en 2 parties : l’une plus théorique et l’autre traitant de
diverses plantes utilisées en tisanes. Le sujet est vaste et tout ne sera
certainement pas dit, toutes les plantes ne seront pas abordées…
Soyez cependant prudent si vous utilisez des
médicaments ou suivez un traitement ! En aucun cas, un traitement ne doit
être suspendu sans l’avis de votre médecin et un complément, même s’il s’agit
d’une tisane de plantes doit avoir l’aval de votre médecin ;
exemple : vous prenez un médicament pour fluidifier le sang… évitez donc
la reine des prés et le saule blanc qui ont des
propriétés similaires à l’aspirine qui contribue elle aussi à liquéfier le
sang.
Les plantes sont loin d’être inoffensives.
Les tisanes offrent la
possibilité d’améliorer les petits maux de la vie courante, de se rafraîchir,
de se désaltérer, de faciliter l’endormissement ou la digestion.
Votre pharmacien peut
vous conseiller judicieusement car il connaît les composants des médicaments prescrits
et peut vous dire si une plante est contre indiquée.
Un
peu d’histoire :
Qui a eu cette belle idée de faire tremper des
plantes dans de l’eau ?? Le mystère reste entier mais c’est une superbe
démarche qui peut paraître naturelle et utile pour se nourrir et se soigner
grâce à la nature qui nous inonde de ses plantes : il suffit de se baisser
pour trouver un grand nombre de végétaux utiles et comestibles.
En trempant diverses plantes dans de l’eau
chaude ou froide, on libère les principes actifs contenus dans les végétaux et
nous profitons ainsi des propriétés toniques, adoucissantes et curatives des
plantes.
Dans les temps anciens, druides, médecins,
apothicaires, botanistes et religieux ont expérimenté ce procédé ; dans la
Grèce ancienne, nous retrouvons THEOPHRASTE, HIPPOCRATE, DIOSCORIDE et en Allemagne,
au 12e siècle, citons HILDEGARDE DE BINGEN qui fut une des premières
phytothérapeutes.
Grâce à leur travail et leurs connaissances,
nous pouvons utiliser de nombreuses plantes à tisanes.
Les plus utilisées dans nos régions sont les
espèces bien adaptées à notre climat que l’on peut facilement ramasser dans la
nature ou cultiver au jardin.
Les premières plantes utilisées en Europe ont
été inscrites dans « le capitulaire de Villis », recueil de 89
plantes recommandées par Charlemagne (années 800 et suivantes..) pour se
soigner, se nourrir et se vêtir.
Dans les monastères apparaissent « les
jardins de simples. » Lorsque vous
visitez d’anciennes abbayes, vous retrouvez ces jardins en carrés et le nom des
plantes y sont indiqués ainsi que leurs propriétés.
Quelques précautions :
Toutes les plantes s’utilisent avec parcimonie car elles contiennent très souvent des principes actifs en grande quantité ! Bien dosées, elles soignent mais ingérées en trop grande quantité, elles peuvent avoir l’effet inverse et se montrer toxiques ! Prudence donc ! Demandez conseil à un médecin si vous doutez de l’utilisation de certaines plantes (surtout si vous prenez des médicaments) et ne « surdosez » jamais.
Où trouver les plantes ?
1.Les ramasser dans la nature :
Il est indispensable de connaître parfaitement les plantes pour les récolter soi-même dans la nature. Plusieurs espèces se ressemblent et une erreur peut se révéler dramatique ! Il est très utile de compléter ses informations dans des guides de terrains et surtout par des sorties sur le terrain pour déterminer les plantes avec précision.
La cueillette doit s’effectuer dans des milieux propres, si possible hors de toute pollution. Evitez les bords de routes, les voies de chemins de fer, les parcs publics et les espaces naturels fréquentés.
Passez vos plantes sous l’eau courante, bien les éponger puis les utiliser fraîches ou séchées.
Ne les laissez pas trop longtemps dans l’eau car leurs principes actifs se diluent vite.
2. Les acheter :
Des plantes de qualité sont vendues en pharmacie, dans les magasins de diététique, les herboristeries, les magasins bio.
Vérifiez la date de péremption qui doit être lointaine car plus les plantes sont vieilles, plus leurs propriétés sont réduites.
Attention aux plantes vendues sans marque sur internet…il vaut mieux connaître leur provenance !
3 . Les cultiver dans votre jardin :
N’utilisez aucun produit chimique ni aucun insecticide afin de protéger les propriétés de vos plantes : vous trouverez quelques conseils jardinage sur ce blog et d’autres rubriques suivront.
Orties, consoude, oseille, coquelicot, millepertuis et autres peuvent pousser très facilement dans votre jardin.
Quand récolter vos plantes et comment les conserver ?
Les fleurs se récoltent le matin après la rosée mais avant que le soleil soit haut dans le ciel et chauffe trop fort.
Les feuilles se récoltent le matin ou juste avant l’infusion pour les feuilles fraîches.
Prélevez les feuilles avant la floraison de la plante sauf si celles-ci entrent aussi dans l’infusion.
Les plantes aromatiques (menthe, origan, thym) se récoltent en milieu de journée car la chaleur du soleil concentre les huiles essentielles dans les tiges et le feuillage.
Pour conserver les plantes :
Faire sécher les récoltes pour en profiter durant les mois d’hiver.
Le séchage s’effectue dans un endroit sec, bien aéré et à l’ombre.
Etaler les plantes sur des clayettes, dans des caisses en bois (genre caisses pour fruits) en une couche ou suspendre les tiges en bouquets à l’abri des poussières (couvrir d’un voile de tulle les protège bien.)
Si vous possédez un petit meuble en bois naturel à tiroirs, placez vos feuilles ou fleurs dans les tiroirs en laissant un petit passage pour l’aération.
Lorsque vos plantes sont bien sèches, laissez les feuilles entières ou émiettez-les après en avoir enlevé les tiges. Conserver dans des bocaux fermés hermétiquement ou dans des boîtes opaques ou tout simplement dans des sacs en papier kraft pour les préserver des poussières et les garder au sec.
Ouf, les plantes sont cueillies, séchées, rangées…nous allons les déguster !!
Comment les utiliser ?
1. L’infusion.
Verser l’eau bouillantes sur les parties choisies (feuilles, fleurs racines ou graines) couvrir le récipient et attendre 5 à 10 minutes selon le type de plante. Les principes actifs se diluent dans l’eau.
Cette infusion est appelée tisane car l’eau a absorbé les composants de la plante.
Vous pouvez sucrer votre tisane mais le sucre peut provoquer des ballonnements. Le miel est meilleur que le sucre raffiné.
Les infusions s’utilisent parfois en cuisine pour parfumer un plat ou un dessert.
2. La décoction.
Mettre les plantes dans l’eau froide et porter à ébullition. Maintenir l’ébullition durant 3 à 15 minutes selon la plante.
La décoction libère les substances actives de parties dures comme certaines graines, les tiges ligneuses, les écorces, les racines, les bourgeons.
Elle est davantage concentrée en éléments actifs.
3. La macération.
Le liquide de macération peut être de l’eau, de l’alcool, du vin ou du vinaigre.
Pour l’eau, les plantes sont versées dans le liquide froid ou tiède et y restent pendant 10 à 12 heures, pas plus car une oxydation et ou une fermentation peuvent se produire.
Pour l’alcool, le vin, le vinaigre, cette macération peut se prolonger plusieurs jours sans inconvénient.
4. La digestion.
Cette méthode consiste à maintenir à une certaine température, pendant un temps plus ou moins long, une plante dans le liquide, sans le faire bouillir. On peut la faire au bain-marie ou au soleil. Cette dernière méthode était appelée autrefois insolation et encore thé solaire.
Un dernier conseil pratique :
Pour les infusions comme pour les décoctions, le métal est à proscrire !
Les substances libérées par le métal (inox y compris) interfèrent sur les principes actifs de l’infusion.
A suivre ...
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