LA PRÊLE Equisetum
arvense, queue de rat, de renard, de cheval, de chat
Famille des
équisétacées.
Étrange plante vivace comprenant
deux types de tiges différentes par leur aspect et leur fonction, formant
souvent d’importantes colonies.
Tiges : les
premières à se montrer sont les tiges fertiles, brun jaunâtres ou
rougeâtres, de 10 à 20 cm de hauteur, épaisses et un peu charnues, munies de
gaines à 8-12 dents, terminées par un épi de sporanges roussâtres. Elles
apparaissent vers mars, avril et disparaissent rapidement.
Viennent ensuite les tiges
stériles, vertes, de 30 à 60 cm de hauteur, minces, à nombreux rameaux
verticillés, composés de longs segments articulés très minces. Elles persistent
jusqu’à la fin de la saison (de mai à septembre). Lorsqu’elles sortent de
terre, les tiges stériles forment une brève pyramide de courts rameaux verts
étroitement serrés les uns contre les autres, dépassant de peu la surface du
sol.
Partie souterraine : longs rhizomes reproduisant abondamment la plante.
Comme la fougère, la prèle n’a pas de fleurs et donc pas de graines. La reproduction est assurée par une poussière de spores contenues dans des sporanges groupés en une sorte d’épi terminal sur la tige fertile.
Principaux caractères d’identification :
Aspect des tiges tant fertiles que stériles.
Autres espèces du genre :
9 en Europe (France et Suisse), 7
en Belgique : equisetum telmateia, prèle des bois (e. sylvaticum), prèle
des bourbiers (e. fluviale), prèle d’hiver (e. hiémale), prèle des marais (e.
palustris) et equisetum pratense.
Confusions possibles : avec les autres espèces de prèles.
Les jeunes pousses sont
comestibles mais certaines espèces sont rares ; il faut donc s’abstenir de
les cueillir.
Utilisations alimentaires :
Les toutes jeunes pousses encore tendres, croquantes et juteuses sont de saveur agréable mais deviennent rapidement trop dures pour être utilisées.
Au Japon, elles sont cuites à la vapeur puis sautées à l’huile. Elles y sont également conservées au vinaigre.
Composition :
Les prèles sont très riches en silice et contiennent d’autres minéraux, de la saponine, du tanin, des acides organiques, des glucosides, des alcaloïdes, en particulier, de la nicotine.
Propriétés médicinales :
Les tiges stériles récoltées en été et séchées au soleil ou au four contiennent de nombreux éléments minéraux (15 à 20 % de leur poids sec) dont 80 % de silicium. Elles sont employées comme diurétique, hémostatique et reminéralisant.
Toxicité :
En grande quantité, les prèles constituent un danger du fait de leurs alcaloïdes et d’un enzyme (thiaminase) détruisant la vitamine B.
Autres usages :
Les prèles que la silice rend rugueuses étaient autrefois utilisées pour récurer les marmites et ustensiles de cuisine et pour polir le bois. Son nom commun est parfois- herbe à récurer-.
En cuisine :
Les pousses fertiles se consomment très jeunes; leur concentration en silice n’a pas atteint son maximum. Crues, elles sont ciselées sur les salades (comme la ciboulette). Cuites à la vapeur, elles sont dégustées avec une vinaigrette au citron. (Le milieu acide créé par le citron, ajouté à la présence de silice, favorise la fixation du calcium.)
Les jeunes tiges stériles (celles qui sont vertes et portent des rameaux) pourront être consommées mais seules les bases des entre nœuds pourront être dégustés (un peu comme on le ferait des feuilles d’artichauts) car le reste de la tige et les rameaux, crus ou cuits sont proprement immangeables.
Il reste la possibilité de sécher les rameaux et, après les avoir réduits en poudre, de les utiliser comme condiment sur les salades, dans les potages. Sous cette forme, la plante doit être consommée avec modération.
Cette consommation sera conseillée en cas de déminéralisation. Prenez conseil d’un médecin naturopathe ou d’un homéopathe.
Voici quelques recettes de marraine Bobette.