jeudi 8 novembre 2018

LES ERABLES.


Nous nous attarderons plus spécialement sur l’érable plane mais aborderons les autres espèces de nos régions.
L’érable plane : acer platanoïdes
                              Nom vulgaire : érable de Norvège.
                              Famille : acéracées.
Description : arbre caduc splendide atteignant 25 à 30 mètres, aux feuilles caractéristiques.

Tronc : droit et cylindrique, écorce gris pâle, lisse sur l’arbre jeune, se fissurant longitudinalement avec l’âge.
Feuilles : opposées, longuement pétiolées, palmées, à nervures en éventail et à 5 lobes bordés de dents très aigües alors que les sinus sont arrondis, minces, glabres, vertes et luisantes sur les deux faces, assez grandes, 10-15 cm de diamètre.
Fleurs : petites, jaune-verdâtres, réunies en grappes dressées, naissant avant les feuilles en panicules larges.
Floraison : avril-mai.
Fruits : samares à ailes formant un angle obtus et à graines aplaties.
Principaux caractères d’identification : forme des feuilles et des fruits.
Culture : plusieurs érables dont celui-ci sont plantés pour l’ornementation. Ils sont très appréciés en automne pour leurs feuillages flamboyants. Attention si vous en choisissez un pour animer votre jardin : sa hauteur en fait plus un arbre de parc que de jardin et il a besoin d’espace pour se développer.
Autres espèces du genre en Europe : 15 dont 5 en France et en Suisse et 3 en Belgique.
En Belgique, nous trouvons l’érable sycomore (acer pseudoplatanus) à grandes feuilles palmées, pointues et grossièrement dentées, à fruits à panicules étroites et pendantes naissant en général avec les feuilles et à fruits glabres avec des ailes à angle droit.

L’autre espèce est l’érable champêtre (acer campestre). Les feuilles sont assez petites, 4-7 cm de diamètre, à 3-5 lobes oblongs, généralement entiers, à bord poilu, écorce gris pâle fissurée, fleurs en petites grappes érigées, poilues, naissant avec les feuilles, les fruits généralement poilus avec des ailes horizontales.

Les autres espèces rencontrées en France et en Suisse sont L’érable à feuilles d’obier (acer opalus) qui est un arbre plus petit 12-15 mètres, à écorce rosâtre ou gris-orangé, s’exfoliant ; feuilles 4 à 10 cm de diamètre, palmées, à 5 lobes larges, dentées et poilues au revers. Fleurs jaune pâle, en grappes pendantes naissant avant ou avec les très jeunes feuilles ; les fruits sont glabres avec ailes divergentes à angle aigu.

L’érable de Montpellier (acer monspessulanum), petit arbre caduc, 12 mètres max., écorce noir grisâtre foncé d’abord lisse, pouvant s’exfolier, feuilles coriaces, 3-8 cm de diamètre, à 3 lobes entiers assez émoussés, vert foncé brillant au-dessus. Fleurs verdâtres à inflorescence large d’abord érigée puis pendante. Fruits glabres avec des ailes presque parallèles.

Confusions possibles : aucune en dehors du genre. Les feuilles et les fruits permettent de différencier facilement nos espèces d’érables.
Une confusion ne porterait guère à conséquence car toutes ces espèces sont comestibles de la même manière.
Utilisations alimentaires : les jeunes feuilles des érables peuvent être consommées crues ou cuites lorsqu’elles sont bien tendres.
Les jeunes fruits tendres étaient parfois conservés au vinaigre. Les graines sont comestibles en petites quantité mais sont amères; il faut les faire bouillir dans 1 ou 2 eaux pour diminuer l’amertume. On les consommait ainsi dans certaines régions d’Asie.
La sève de nos érables est sucrée : après extraction, on en préparait une boisson acidulée en la laissant fermenter à l’air. Dans certaines parties de l’Europe, on en faisait un sirop après une longue ébullition mais le rendement était faible vu sa faible teneur en sucre. Le sirop et le sucre d’érable sont presqu’exclusivement produits dans le nord est des Etats unis et dans l’est du Canada où, lors de la montée de la sève en mars- avril, des nuits très froides succèdent à des journées chaudes et ensoleillées. Après l’extraction et  une longue ébullition, sirop et sucre sont vendus à prix élevé. Une des espèces les plus recherchée pour cet usage est l’érable negundo. Sous nos climats, nos printemps sont trop doux et pluvieux pour que la sève se charge suffisamment en sucre.
Composition : les érables, en général, renferment des tanins, des saponocides triterpéniques dont l’acer saponine P, dérivée de l’acide acérogénique. Cette saponine présente une action anticancéreuse étudiée par le « national cancer institut »
Le sycomore (pseudoplatanus) renferme du cyclitol et de l’acétate de bornésitol.
Cet été, la fructification des érables a été excellente et un grand nombre de fruits sont arrivés à maturité. Des chevaux en ont ingéré une certaine quantité et en ont perdu la vie (myopathie atypique).
La myopathie atypique est une maladie musculaire avec un taux de mortalité très élevé qui touche les chevaux en prairie en automne et au printemps. Elle est liée à l’ingestion d’une toxine, l’hypoglycine A contenue dans les graines (samares) de plusieurs arbres de la famille des érables.
La sève des érables contient du saccharose et des sels minéraux.
Habitat : l’érable plane (acer platanoïdes) et l’érable sycomore (acer pseudoplatanus) croissent sensiblement dans les mêmes lieux : plateaux, collines et montagnes jusqu’à 1500m. Le sycomore est assez exigeant et prospère sur des sols fertiles, meubles, neutres, profonds et frais.
L’érable plane est un peu plus rare et ne s’élève pas à altitude aussi élevée.
Ce sont des essences de lumière qui supportent un certain ombrage dans la jeunesse et souffrent moins des gelées tardives.
L’érable champêtre pousse lui aussi sur plateaux et collines mais on le trouve rarement au-dessus de 600 m d’altitude. Il s’accommode de sols très divers et se rencontre même sur des stations assez sèches et rocheuses.
Bois :
Le bois du sycomore est blanc ou jaunâtre, peu durable et pourrit rapidement sous l’influence des variations atmosphériques. Sa faible durabilité l’exclu pour les constructions en tant que bois d’œuvre. C’est cependant un bon combustible.
Le bois de l’érable plane ressemble au sycomore mais est souvent plus rougeâtre ; il est plus dur et plus dense.
Le bois est utilisé en tournerie, ébénisterie, saboterie, crosses de fusils, raquettes de tennis et en lutherie pour les fonds de violons, éclisses, têtes et manches.
L’  érable champêtre a un bois blanc légèrement jaunâtre ou rougeâtre, lourd, dense, compact et très homogène. Il est utilisé en tournerie et est recherché pour la fabrication d’instruments agricoles, manches d’outils, crosses de fusils.
C’est un excellent bois de chauffage.

REMERCIEMENTS.

Merci à Madame Leblanc et à ses élèves venus explorer les alentours d’Hanzinelle. Nous avons passé un très bon moment ensemble à la découverte des fruits des haies.
Petite dégustation de la soupe de châtaignes et cèpes pour nous réchauffer. Biscuits aux cenelles et gâteau aux nèfles pour la note sucrée. Vous retrouverez la recette du gâteau aux nèfles dans la rubrique du même nom : les recettes de marraine Bobette : néflier.

Petit message pour Quentin : oui, la menthe se sèche au déshydrateur mais ne garde pas sa belle couleur verte : elle peut être préparée en tisanes. A défaut de déshydrateur, le four chauffé à 50-60°convient lui aussi mais consomme un peu plus d’énergie. 

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